Champagne Benoît Déhu: le Pinot Meunier sublimé

Chez Mi-Fugue Mi-Raisin toutes les occasions sont bonnes pour parler de Champagne, un de nos breuvages préférés. Nous profiterons donc de cette période de fêtes pour vous faire part de notre dernier coup de cœur pour les vins de Benoît Déhu, vigneron à Fossoy.

Quand un client recherche d’une belle bulle  « originale » nous lui proposons souvent un Champagne picard, histoire de provoquer une réaction d’amusement et d’incrédulité… Bien entendu les choses vont mieux quand nous lui expliquons que la Vallée de la Marne englobe une partie de l’Aisne (notamment autour de la ville de Château-Thierry) et que les sols argilo-calcaires et argilo-marneux confèrent au Pinot Meunier (le cépage-roi de la région)  du fruit, de l’élégance et de la complexité. Les champagnophiles qui fréquentent Mi-Fugue savent que nous avons deux domaines de l’Aisne: Françoise Bedel et Jérôme Bourgeois-Diaz…et maintenant, « last but not least« ,  le troisième larron, Benoît Déhu.

Certains amateurs connaissent sans doute la maison « Champagne Déhu Père et Fils » qui propose de jolis vins classiques. Benoît a eu la riche idée d’isoler une parcelle et de « pousser le délire » le plus loin possible: viticulture sans produits chimiques, labour à cheval, utilisation des cycles lunaires, vendanges uniquement le matin et en cinq fois pour obtenir la maturité maximale, utilisation d’un petit pressoir de 2000 kilos… Il fabrique même ses propres fûts avec des bois issus du domaine! Résultat: Benoît propose une gamme à part intitulée « La Rue des Noyers », une parcelle d’ 1.7 hectares de Pinot Meunier qui produit trois cuvées: un Champagne, un Coteau Champenois blanc et un Coteau Champenois rouge, pour un total de 3000 bouteilles. Voici ce que Benoît dit à propos de son travail:

« Le but est d’avoir un raisin de haute qualité pour que par la suite il n’y ait rien faire.
C’est la base de mon travail. Je suis le moins interventionniste possible… Chaque année je repart à zéro, sur une feuille blanche , je ne m’interdit rien, je reste ouvert, je n’ai pas de recettes, simplement l’inspiration de l’année et le désir d’interpréter au mieux ce que m’a donné la nature. »
Des paroles qui sonnent justes aux oreilles de passionnés de vin!

Chez Benoît Déhu « small is beautiful »… pour notre plus grand bonheur gustatif mais aussi  pour notre plus grand malheur car vous ne trouverez pas les bouteilles de ce micro-domaine à tous les coins de rue…

Commençons par le Champagne. Il s’agit d’un « blanc de Meunier » issu de la récolte 2011 et dosé à 1 gramme par litre. La magnifique bouteille laisse présager un très grand vin. Du coup on appréhende la dégustation et on se demande si le breuvage sera au même niveau que le contenant. Lorsque Benoît nous a fait goûter son Champagne pour la première fois, il nous a servi un fond de bouteille ouverte la veille. Dans ce cas le caviste se dit: »de deux choses l’une: soit le vigneron est inconscient et ne veut pas vendre son vin, soit il nous propose une « bombe » qui ne craint nullement l’air et qui au contraire vous emporte au paradis ». Inutile de vous dire que c’était le deuxième cas. Benoît, ex-agent de  la maison Bollinger, connaît son métier de vigneron et de commercial. Il sait que son Champagne possède une incroyable tenue à l’air et que le vin, même s’il perd une partie de ses bulles, s’épanouit sur plusieurs jours. Si nous vous disions que ce Champagne est littéralement sidérant, vous nous accuseriez de prêcher pour notre paroisse, ce qui n’est certes pas faux. Mais il n’empêche, nous n’avons jamais bu un 100% Pinot Meunier d’une telle finesse, élégance, complexité et longueur! A l’ouverture, le vin exhale des arômes d’amande et de vanille. Sa bulle d’une extrême finesse le rend léger et digeste. Avis aux détracteurs du Pinot Meunier: goûtez le vin de Benoît Déhu pour vous rendre compte de la finesse de ce cépage quand il est bien vinifié. A l’aération des arômes de miel, de pruneau  et de coing prennent le dessus. Comme dans tous les grands vins, cette sensation de plénitude est due à  deux éléments complémentaires et antagonistes qui sont à l’œuvre: la richesse et la rondeur du Pinot Meunier contrebalancée par la fraîcheur et la minéralité du terroir argileux. Ces deux éléments, un peu comme le Yin et le Yang, contribuent à en faire un grand vin de plaisir et d’émotion.

L’objectif de Benoît est d’élaborer les vins les plus purs tout en respectant l’environnement. Ainsi, le verre et les  bouchons proviennent de fournisseurs situés à moins de 60 kilomètres du domaine. Quant au dosage très faible d’un gramme par litre, nous lui avons posé la question de béotien: « pourquoi un gramme et pas zéro? ». Benoît a fait plusieurs tests pour arriver au dosage idéal et s’est rendu compte qu’une modification du dosage de 0.5 gramme changeait complètement la personnalité du vin. Il a donc retenu le dosage le plus approprié.

A notre avis ce Champagne n’est pas destiné à être « glouglouté » à l’apéro au coin d’un bar, mais accompagnera à merveille un repas, que ce soit un homard, une volaille, une poêlée de champignons ou un foie gras. Du grand art!!!

Pour ceux qui ne le savent pas, le Coteau Champenois blanc est tout simplement un blanc « tranquille » (ou sans bulles si vous préférez) qui n’a donc pas subi la fermentation supplémentaire lui permettant d’acquérir ses bulles… et de gagner quelques degrés d’alcool. L’élaboration d’un Coteau Champenois nécessite donc une bonne maturité de raisin et donc la conjonction d’un climat favorable et d’un travail impeccable à la vigne.

Ce vin est issu de la récolte 2011. Il possède de jolis reflets plus dorés qu’un Chardonnay (le Meunier est un raisin noir). Au nez il libère d’incroyables arômes de pêche et de violette. En bouche ce vin net, iodé et tendu rappelle par certains côtés un grand Puligny-Montrachet. Au niveau aromatique, le Meunier apporte des notes salines  propres au grand terroir argileux de la région. Tout comme le Champagne, il ne craint pas l’air et peut se boire sur plusieurs jours. Un superbe blanc, étonnant et envoûtant qui pourra accompagner poissons, volailles, ou un Livarot…

Benoît Déhu fait partie des jeunes vignerons à connaître, mais la taille de son exploitation et sa notoriété à l’étranger font que les vins sont déjà épuisés. Mi-Fugue a réussi à glaner quelques flacons de ce talentueux vigneron, et au prix d’une bouteille et demie de Ruinart, nous pouvons affirmer qu’il s’agit d’un des meilleurs rapports qualité-prix en Champagne…

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Alexandre Jouveaux: des vins qui se goutent comme les saisons…

Les passionnés de vins « vivants » (pour éviter l’épineux terme « naturels »!) connaissent le problème de la Bourgogne: des grands vins mais avec un furieux décollage dans les prix et aucun atterrissage prévu pour l’instant, vu la demande mondiale et les quantités de misère.

Alors que faire quand on aime le Pinot Noir et le Chardonnay? Pour le « chardo » on peut se réfugier dans le Jura et pour le Pinot Noir en Alsace ou en Loire. Mais le terroir bourguignon est unique et l’amateur de frissons doit casser sa tire-lire pour un joli Pinot: boire un coup, oui, mais à 40€…pas tous les jours.

Finalement la Bourgogne ressemble un peu à Paris: le centre étant devenu très (trop?) cher, il faut aller voir ce qui se passe en périphérie. Et là, nous sommes de plus en plus gâtés entre le nord (Chablis, Vézelay, Irancy…) et le Mâconnais au sud.

C’est simple: si vous voulez boire un grand blanc qui pulvérise 99% des vins de Meursault, essayez la cuvée « Aragonite » du jeune Julien Guillot (Clos des Vignes du Maynes)…ou les vins d’Alexandre Jouveaux, vigneron aussi discret que talentueux et dont le domaine situé à Uchizy (au nord de Mâcon) commence à faire du bruit. Certes, nous sommes pas sur les mêmes notes « beurrées », mais plutôt sur une tension et une pureté qui vous rappelle un peu les grands vins blancs ouillés du Jura.

Alexandre est un vigneron humble et discret. Il n’aime pas parler de son cheminement mais préfère laisser parler ses vins. Nous l’avons quand même interrogé pour savoir ce qui se cachait derrière des vins aussi complexes  qu’émouvants. Voici sa réponse:

« Mon travail dans la vigne à pour but d’avoir un végétal vivant et sans trompe l’œil. Les sols sont bêchés dès les premières chaleurs de l’année pour donner de la vigueur aux vignes. Ensuite, les herbes prennent place pour installer un équilibre et sa biodiversité. Pas besoin de faire plus compliqué. »

Alors oui, ça a l’air simple de faire des grands vins, sauf que derrière cette simplicité apparente se cache un travail colossal et un questionnement permanent. Tout le monde sait que l’idée de vigneron « fainéant » qui laisse faire les choses est une boutade. D’ailleurs, si c’était le cas tous les vignerons « classiques » se seraient convertis depuis belle lurette!

Au niveau de la vinification Alexandre prône la même simplicité:

« La récolte, faite en caisses de 10kg est directement versée dans un pressoir hydraulique busher. Le jus obtenu est tout de suite logé dans des foudres de 1200 litres. Aucune intervention jusqu’à la mise en bouteilles. Elle sera faite manuellement et par gravité. Le but est d’arriver à des vins jeunes et sauvages à la mise. »

… mais « sauvage » ne signifie nullement rustique ou grossier. Bien au contraire, les vins du domaine atteignent depuis quelques millésimes des sommets de finesse et de pureté. A l’ouverture les vins blancs sont plutôt discrets mais l’air révèle peu à peu la complexité et les arômes. Comme toute chose faite avec amour, les vins d’Alexandre demandent de la patience. Nous déconseillons la carafe car l’aération vous priverait d’une expérience fascinante: « accompagner » le vin à travers ses différentes phases d’ouverture. Le dernier vin dégusté, la cuvée « O12″ (vous aurez deviné le millésime), est une expérience hors du temps: au bout de deux heures la maturité des raisins fait ressortir des notes de raisins de Corinthe, avec une trame minérale persistante. Ce vin rappelle un grand Chardonnay d’Overnoy. Inouï!

La cuvée de Pinot Noir et Gamay, l’Orme, est du même niveau, avec une fraîcheur et un fruit sidérants.

Alexandre conclut en disant : « j’aime ces vins qui se goutent comme les saisons ». Une chose est sûre: chez Mi-Fugue nous en gouterons de janvier à décembre…

Les cuvées disponibles:
En blanc: Combarnier 2013, Prety 2013 (bouteille et Magnum), O12
En rouge: L’Orme 2013
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Nez dans le Vert, Levée de la Loire et Biodyvin: la dégustation « 3-en-1″

Le lundi 3 novembre les professionnels (et quelques amateurs-resquilleurs) ont eu la chance de fréquenter trois salons, et pas des moindres, à l’espace Vianey, quai de la Rapée à Paris: Le Nez dans le Vert (vins du Jura), La Levée de la Loire (on vous laisse deviner) et enfin Biodyvin, un joyeux mélange de vignerons « biodynamistes » de tous les horizons.

Malgré l’austérité du  lieu, le monde et le bruit, l’accueil chaleureux des vignerons et la qualité des vins ont transformé un parcours du combattant en moment agréable.

Commençons par le début, Le Nez dans le Vert, le nec plus ultra du Jura, même s’il manquait à l’appel quelques vétérans (Overnoy/Houillon et Ganevat) qui n’ont plus une goutte à vendre.

Malgré un millésime 2013 très difficile les vignerons jurassiens sont là pour nous prouver qu’on peut faire de très beaux vins contre vents, grêle et tempêtes. Céline Gormally (Les Dolomies à Passenans), vigneronne aussi attachante que talentueuse a signé des 2013 magnifiques avec notamment un grand Chardonnay « Les Combes » rond, pure et complexe… et un pétillant naturel de Gamay « On s’en Pet' » d’une gourmandise confinant au vice! Jean-Baptiste Menigoz (Les Bottes Rouges) affine son style d’année en année. Son Chardonnay « Léon » 2013 fruité, fin et délicat convaincra les superstitieux que 2013 n’est pas une année maudite, loin de là. Quant à sa cuvée de Trousseau « Gibus », il s’agit sans doute d’un des plus beaux rouges du Jura. Etienne Thiébaud (Les Cavarodes), toujours aussi discret et sympathique présentait quelques cuvées. On comprend facilement pourquoi il n’a pas une bouteille à vendre: il s’est rapidement hissé au niveau des plus grands. Son Savagnin « Ostrea Virgula » 2013 est une merveille de finesse et d’équilibre. Les Vins de Raphaël Monnier (Ratapoil) sont tout simplement éblouissants, entre un Chardonnay minéral, un Savagnin Ouillé de grande classe et un Pinot Noir fin et fruité… Julien Mareschal (Domaine Laborde) est un vigneron à suivre: son Chardonnay aux notes fumées et son Savagnin « Foudre à Canon » sont d’une précision et d’une finesse incroyables. Le Pinot Noir d’Alexis Porteret (Domaine des Bodines) nous a charmés par son fruit et sa finesse et son Chardonnay 2012 élevé 16 mois en pièces (sans SO2) est un modèle du genre, rond, élégant et gourmand. Finalement Patrice Hugues Beguet, autre jeune espoir jurassien présentait entre autres son Poulsard 2013, un rouge d’une couleur qui ferait pâlir plus d’un rosé! Avis aux nostalgiques du Poulsard 2011 (pardon, du Ploussard!) du domaine Overnoy…

Côté Loire Sébastien David a encore frappé avec sa cuvée « Hurluberlu », un Saint-Nicolas-de-Bourgueil qui vous donne envie de boire du Cabernet Franc jusqu’au bout de la nuit. Son vin d’amphore, « Coef 13″, plus « sérieux » est quand même très buvable, fin, délicat, racé. Geneviève Delatte (Domaine Bertin-Delatte) était là pour nous rappeler que le Chenin est quand même un des plus grands cépages au monde. Son Echalier 2012 est ample, fruité avec des notes délicates d’agrumes. Autres vigneronne qui défendait avec brio les couleur du Chenin, la charmante Lise Jousset  (domaine Lise et Bertrand Jousset à Montlouis) présentait les cuvées du domaine et notamment « Premier Rendez-Vous » ample et équilibré. Quant à « Singulier », la « grosse » cuvée, il s’agit d’un Chenin d’une finesse inouïe qui passe comme de l’eau! Il ne faut pas oublier que la Loire ce n’est pas que le Chenin et le Cabernet Franc. C’est aussi le Sauvignon et quand le sympathique  Olivier Bellanger (domaine la Piffaudière) s’y met, on a juste envie d’en boire: sa cuvée « Nuits Blanches » 2013 est superbe, avec le côté « pâtisserie » du Sauvignon (mûr!) contrebalancé par une fraîcheur et une acidité qui vous titillent le palais.

Nous avons terminé par le salon Biodyvin et en  particulier les champagnes de Benoît Lahaye, d’une grande finesse et d’une complexité bluffante. Sa cuvée « Violaine » est un Champagne d’une rare émotion et  après toute une journée de dégustation, finir par un Champ’ de ce niveau vous remet un caviste d’aplomb!

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Bulles Bio: Mi-Fugue Mi-Raisin aux anges à Reims

        

Nous présentons nos excuses à ceux ou celles qui commencent à nous trouver un tantinet champagno-maniaques. Nous n’avons pas pu résister à la cinquième édition du salon Bulles Bio qui s’est tenu le lundi 13 octobre à Reims…

Il faut dire que les organisateurs ont eu l’idée lumineuse de privatiser le Palais du Tau attenant à la cathédrale, une magnifique bâtisse du seizième siècle abritant entre autres les sculptures de la cathédrale et de splendides tapisseries. Comme tout amateur le sait, l’environnement compte  autant que le breuvage lui-même.

Nous avons don pris le TGV par une journée radieuse pour nous retrouver une heure plus tard face à une belle brochette de vignerons champenois (vous l’aurez compris, « belle » est une litote pour « superbe »!).

Il y avait les copains d’abord (bravo, ceux qui suivent ont reconnu Brassens…): l’inimitable Vincent Laval présentait sa cuvée de Cumières 1er Cru Brut Nature, ses millésimés étant épuisés (mais bientôt disponibles chez Mi-Fugue). Point besoin de présenter 50 cuvées quand on atteint ce niveau d’excellence sur la première cuvée issu des trois cépages « classiques »: Pinot Noir, Chardonnay et Pinot Meunier. Un Champagne à la fois dense, rond, fruité, complexe et extrêmement long en bouche. Une merveille, et sans doute un des plus grands « Cumières Brut Nature » élaboré par Vincent.

Sur la table voisine Emmanuel Brochet présentait lui aussi une seule cuvée: Le Mont Benoît 2011 non millésimé extra brut. Les lecteurs assidus remarqueront l’apparente bizarrerie d’un 2011 non millésimé. Pour millésimer un Champagne celui-ci doit passer un minimum de 3 ans sur lattes. Emmanuel pense que son 2011 (composé de 40% de Pinot Meunier, 40% de Chhardonnay et 20% de Pinot Noir) est beaucoup trop jeune. Certes, il gagnerait à être gardé quelques mois, mais en le goûtant nous lui avons dit qu’aux âmes bien nées etc. En tout cas il nous reste un stock du fabuleux 2010 histoire de patienter. En tout cas nous avons la confirmation que les vins d’Emmanuel sont magiques et font partie des meilleurs rapports qualité-prix de Champagne. Avec 7000 bouteilles par an, la lutte est chaude!

Betrand et Hélène Gautherot (Champagne Vouette et Sorbée) présentaient leurs trois cuvées issues du millésime 2011. Trois cuvées magiques, qui prouvent encore la capacité de ce vigneron à extraire la quintessence des terroirs (sols Kimméridgiens que l’on retrouve à Chablis). « Fidèle », un 100% Pinot Noir non dosé, à la fois rond, suave et cristallin était suivi par « Blanc d’Argile » (100% Chardonnay) ample, profond et très très long et on clôturait sur un des plus beaux rosés du salon, « Saignée de Sorbée » vinifié en macération carbonique longue, fin, élégant et fruité.

Valérie Demarne (Champagne Demarne-Frison), toujours aussi accueillante et charmante, nous a fait goûter ses 2011 mis en bouteilles en juillet 2012 et dégorgés en octobre 2013. Au bout d’un an la cuvée « Goustan » (100% Pinot Noir non dosé) est d’une légèreté et d’une finesse à se damner. La gourmandise et la buvabilité de cette cuvée est déconcertante pour blanc de noirs réputé vineux et ample. Quant à la nouvelle cuvée de Goustan issue de la récolte 2012, nous avons rarement bu une telle infusion de fruits en Champagne!

Les vins du domaine André Beaufort sont toujours aussi magiques. On commence à se perdre un peu chez les Beaufort car les enfants d’André sont tous des vignerons doués! Amaury Beaufort présentait les vins élaborés à Polisy dans l’aube, à ne pas confondre avec ceux du père à Abonnay. Le 2006 Grand Cru composé de 80% de Pinot Noir et 20% de Chardonnay est un des vins les plus complexes et séduisants du salon. Une merveille d’élégance.

Les Champagnes d’Emmanuel et Bénédicte Leroy (Champagne Rupert Leroy), vignerons à Essoy dans l’Aube sont toujours aussi fins, charmeurs et envoûtants. Mention spéciale pour le belle cuvée « Martin Fontaine » un Chardonnay complexe, rond et gourmand. Benoît Marguet présentait ses très jolis vins et notamment son Blancs de Noirs Premier Cru, un Pinot Noir (86%) minéral, ciselé… un vrai bonheur!

Après une matinée studieuse nous avons déjeuné dans la magnifique salle du couronnement de la Vierge, histoire de reprendre ses esprits avant d’attaquer les découvertes du salon.

 

Au chapitre des découvertes, nous ne savions pas où donner de la tête. Jérôme Bourgeois-Diaz, jeune vigneron à Crouttes-sur-Marne dans l’Aisne élabore des cuvées au rapport qualité-prix imbattable, et notamment la « 3’C » ou 3 cépages si vous préférez d’une très belle fraîcheur. Dominique Lelarge (Champagne Lelarge-Pugeot) à Vrigny (sud-ouest de Reims) présentait une seule cuvée « Les Meuniers de Clémence » un vin rond, séduisant et ample. Thomas Perseval, jeune vigneron à Chamery (dans le « 51 ») possède un exploitation de 2.5 hectares et produit à peine 10 000 bouteilles par an. Il faudra se ruer sur ses vins car son Brut Tradition (43% Pinot Noir, 42% Pinot Meunier et 15% Chardonnay) est un exemple d’équilibre et de finesse. Loïc et Aurélie Barrat (Champagne Barrat-Masson) sont des  futures stars du Champagne. Installés en 2010, ces jeunes vignerons produisent trois superbes cuvées reflétant les terroirs de Villenauxe La Grande (dans l’Aube). Leurs vins sont d’une grande subtilité. Une chose est sûre, Mi-Fugue les suivra!

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Le Pinot Noir « Les Pierres Chaudes » 2013 de Patrick Meyer…

Mi-Fugue Mi-Raisin se souvient de la première visite chez Patrick Meyer en Alsace, à Nothalten dans le Bas-Rhin, il y a huit ans…comme si c’était hier. Après une très belle dégustation de blancs nous voulions goûter ses rouges. Patrick  nous a répondu avec un sourire narquois que la planète entière courait après le Pinot Noir d’Alsace dans une région réputée pour ses blancs.

Depuis, nous avons bu (et rebu) l’ensemble de sa gamme et nous pouvons clamer haut et fort: « Oui Patrick, tes blancs sont grands, superbes, mais si tout le monde court après ton Pinot Noir Les Terres Chaudes, c’est bien parce qu’il est aussi racé, élégant, pur et gourmand… »

Patrick est un vigneron aussi sympathique que discret. Pour lui l’essentiel n’est pas d’être présent sur les tables de restaurants étoilés ou sur des salons à Tokyo mais de travailler au mieux ses vignes (8.5 hectares)  pour pouvoir aller le plus loin possible dans la vinification… et obtenir des vins purs reflétant le terroir. Si certains journalistes considèrent le monde des vins naturels comme la dernière crétinerie pour bobos parisiens, le domaine Julien Meyer est un parfait contre exemple: Patrick n’utilise plus de produits de synthèse dans ses vignes depuis 1990 et le domaine est en biodynamie depuis 1999. Il a une théorie aussi amusante qu’avérée: selon lui la progression des  vins naturels est forcément exponentielle car l’aller (des vins « traditionnels » vers les vins naturels) est forcément sans retour! Certains diront qu’ils s’agit d’un truisme dans la mesure où la consommation de vins de Meyer, Leroy ou  Pfifferling rend l’ingestion d’une bouteille de Mouton Cadet difficile, douloureuse voire dangereuse… Mais certains journalistes (nous pensons à M. B. en particulier) ne l’ont toujours pas compris.

Patrick excelle donc sur les deux tableaux: des blancs purs, élégants et intenses… et des rouges d’une rondeur et d’une finesse à faire pâlir certains grands bourgognes.

La cuvée « Les Pierres Chaudes » 2013 est un miracle d’équilibre, d’élégance et de fruité. Les Pinots sont issus de terroirs granitiques et argileux, conférant au vin ce côté à la fois léger et aérien,  rond et fruité. L’élevage est fait en demi-muids de plusieurs vins, évitant ainsi un caractère trop boisé qui alourdirait le vin. A aucun moment ce vin n’a vu un seul milligramme de sulfites, ce qui contribue à la finesse et à la pureté aromatique. Que ceux qui pensent qu’un vin sans sulfites ajoutés est forcément déviant goûtent ce nectar… tant qu’il y en a! On se dit qu’heureusement l’Alsace est là pour nous offrir de superbes pinots à des prix sages.

Le vigneron nous en voudrait si l’on ne mentionnait pas ses blancs. En ce moment Mi-Fugue vous propose les cuvées suivantes du domaine:

Muscat Petite Fleur 2013. un Muscat sec avec des notes florales envoûtantes. Très beau vin d’apéritif, en accompagnement d’asperges (un peu tard, certes!) ou sur des plats exotiques.

- Riesling Grittermatte 2012. Vin minéral très complexe issu d’un terroir sablo-gréseux. Très belle ampleur et minéralité.

- Gewurtzraminer sec « Les Pucelles » 2013. Vin épicé sans les notes parfois écœurantes de litchis de certains « gewurtz ». Issu de terroirs limoneux et argilo-calcaires.

- Riesling Grand Cru Muenchberg 2010. Vin d’une ampleur et d’une complexité incroyables. Un vin qui accompagnera à merveille un homard, un St Pierre ou que vous pourrez boire tel quel.

- L’Alternative Zellberg 98. Un vin de voile issu d’un assemblage de Sylvaner et de Pinot Gris. Les raisins ont été récoltés tardivement et élevé 36 mois en barrique sans ajout de soufre. Résultat: un vin oxydé d’une grande ampleur et d’une longueur en bouche infinie qui accompagnera merveilleusement un vieux comté ou une viande blanche aux morilles.

- Crémant d’Alsace. Assemblage de Pinot Blanc et d’Auxerrois, élevé 18 mois sur lattes. Un très joli vin non dosé et non sulfité, idéal pour l’apéritif.

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Les nouvelles cuvées de Champagne de Vincent Charlot-Tanneux

Avant tout nous tenions à présenter nos excuses à nos lecteurs pour cette rentrée « légèrement » tardive. Non, Mi-Fugue n’a pas pris deux mois de vacances pour se remettre des émotions de l’été, mais des soucis informatiques nous ont empêchés de vous mettre au courant des nouveautés de la rentrée.

Nous avons démarré la rentrée en retournant chez Vincent Charlot-Tanneux, ce jeune vigneron hyper doué déjà mentionné sur ce blog (voir ici). Le domaine est situé à Mardeuil, à quelques kilomètres d’Epernay. Comme en septembre les occasions de célébrer  ne manquent pas (la rentrée, le retrouvailles, les impôts…) nous en avons profité pour aller glaner quelques nouvelles cuvées et goûter les jus de la récolte 2014. A ce stade il s’agit vraiment de jus de raisins après pressurage et débourbage (l’opération consistant à séparer les peaux, pépins et autres résidus du jus).

La dégustation des jus mis en barriques est une expérience aussi singulière qu’instructive. Comme les fermentations alcooliques ont démarré rapidement en 2014, on se retrouve avec un jus très légèrement fermenté (entre 3 et 5 degrés d’alcool), certes moins grisant que le produit final mais avec des différences marquées selon les cépages et les terroirs. Vincent isole les différents terroirs pour les fermentations en barriques et assemble les barriques par la suite, assemblages qui donneront les 18 cuvées du domaine! L’expérience est déroutante car les livres d’œnologie vous apprennent que l’expression du terroir n’est révélée qu’après les fermentations alcooliques…Mais tout le monde le sait:  la viticulture biologique – et surtout biodynamique – bouleverse les idées reçues!

Sur certaines barriques le vin est en pleine effervescence… et déborde!

Après la dégustation des barriques et un bon repas, direction les vignes. Vincent y passe le plus clair de son temps…et ça se voit. Juste avant nous avons fait une halte pour prélever quelques vers sur le compost. Vincent prépare plusieurs composts en fonction des besoins de la vigne (en azote, carbone, potasse et phosphore) et de la nature du sol.

   

Le tas ci-dessus est composé de tourbe (à gauche) et de compost « normal » à base de marc de raisins. La tourbe étant constituée de matière organique « morte », elle se fait envahir par les liserons alors que le tas de droite, riche et équilibré agit comme répulsif à mauvaises herbes. La leçon est simple: si vous avez un jardin régulièrement envahi par les liserons, pissenlits et autres plantes indésirables,  votre sol est sans doute déséquilibré! La tourbe mélangée à la terre et aux autres composts servira essentiellement à aérer et drainer les sols.

Voici quelques photos des vignes de Vincent, toujours aussi foisonnantes de vie… avec quelques grappes laissées par des vendangeurs « distraits »!

Nous n’avons pas pu résister à notre exercices préféré consistant à comparer les sols de Vincent à ceux de ses voisins pratiquant une agriculture « traditionnelle » (euphémisme!)

Vous l’aurez deviné, la motte de gauche est celle de Vincent, plus riche, légère et aérée avec des champignons (les tâches blanches) et des galeries creusées par les vers. Bref, il y a de la vie dans la terre de Vincent!…alors que dans la motte de gauche, la terre est sèche, compacte, craquelée, sans aucune trace de vie (nous avons essayé de trouver un lombric…en vain). Vincent, comme tous les vignerons passionnés, est persuadé que la somme de petites différences finit par creuser l’écart au niveau du produit final, à savoir le vin en bouteilles.

Après quelques heures dans les vignes nous sommes retournés à Paris chargés de bouteilles et ravis de la superbe journée passée en compagnie de Vincent.

Mi-Fugue Mi-Raisin vous propose en ce moment les cuvées suivantes du domaine Charlot-Tanneux:

« Expression » extra-brut (dosé à 4.5 grammes/litre). La première cuvée du domaine constituée de 70% de Pinot Meunier, 20% de Chardonnay, et 10% de Pinot Noir. Les raisins sont issus de la récolte 2010. Un Champagne léger, fin, fruité et souple. Notre premier prix en Champagne et la preuve qu’on n’est pas obligé de mettre des fortunes pour un Champ’ de grand plaisir.

– Cuvée « Fruit de ma passion 1998″. Un 100% Chardonnay sur sols argilo-calcaires. Ce Champagne est resté sur lattes 16 ans, la phase pendant laquelle le Champagne « s’étoffe » et gagne en ampleur et en complexité. La législation exige une période de 3 ans minimum pour les Champagnes millésimés… alors imaginez le résultat au bout de 16 ans: un nez et bouche salines d’une très grande complexité, un vin ample, fin et puissant à la fois. Un Champagne tout simplement magique! Oubliez les cuvées prestigieuses des grandes maisons, voici unes des bouteilles ultimes de vin, certainement une des dix plus belles émotions de Mi-Fugue… et au prix d’une bouteille de Ruinart, la vie est belle!!!

– Cuvée « Honoré Charlot 2006″. 70% Pinot Noir et  30% Chardonnay. La rareté du domaine: 540 bouteilles! Une cuvée plus « vineuse » que la précédente, mais aussi géniale! Un très grand vin de gastronomie!

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Bonnes vacances…

En cette période de grands départs, nous souhaitons d’excellentes vacances à tous ceux qui partent…

Si vous oubliez les crèmes solaires, bouées, livres, lunettes de soleil ou bermudas, n’ayez crainte: vous trouverez tout sur place.

… Mais SURTOUT n’oubliez pas l’essentiel: la caisse de vins!!

Pour les parisiens invétérés (ou ceux qui n’ont pas le choix), nous vous rappelons nos horaires d’été du 04 au 24 août inclus:

 

–  LUNDI: FERMÉ

–  du MARDI au SAMEDI: 10h30 à 13h15    puis   16h30 à 20h30

–  DIMANCHE: 10h30 à 13h15

 

Bonnes vacances!!!!

 

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Une journée dans l’Orléanais chez Reynald Héaulé…

On ne remerciera jamais assez la providence de nous avoir parachutés comme cavistes et passionnés de vin en l’an de grâce 2014. Imaginez la même chose dans les années 70: à part les vins de Bordeaux, de Bourgogne et quelques farfelus isolés, point de salut dans le verre. Ce truisme nous est venu sur la route vers Cléry-Saint-André, un patelin à une quinzaine de kilomètres d’Orléans, en direction de Blois (soit dit en passant Louis XI repose dans l’église de Cléry, un des seuls rois à ne pas reposer dans la Basilique de Saint-Denis, information qui vaut son pesant d’or au « Trivial Pursuit ») . Qui aurait cru trouver des vignes dans une région vouée à la culture céréalière?

Reynald Héaulé a eu le nez creux en s’installant dans la région en 2002. Après des études à Bordeaux (histoire d’apprendre ce qu’il ne faut pas faire…) puis des séjours chez « les bons », il a atterri chez Claude Courtois en Sologne.

Pour joindre Reynald, nous aurions mieux fait de contacter le ministère de l’agriculture car Reynald passe le plus clair de son temps dans son vignoble. Un vigneron passionné et exigeant travaillant un grand terroir, ça vaut forcément le détour.

Les vignes de Reynald (2 hectares) s’étendent  autour du village, à l’exception d’un clos planté en Chardonnay sur la rive droite. Il croit dur comme fer à l’assemblage et à la notion de terroir qui prend le dessus au vieillissement. D’ailleurs la dégustation au chai suivie de millésimes plus vieux en bouteilles est révélatrice. Dans le premier cas les vins ont un fruit éclatant et une finesse à faire pâlir un paquet de Bourgognes. Avec l’âge les vins gagnent en profondeur et en complexité.

En passant à table nous avons goûté l’insoumis 2009 et 2010 ainsi que sa cuvée Éclats de Silice 2006 (rebaptisée depuis « Terre de Silice »). L’Insoumis est un assemblage de huit cépages, avec une dominante de Cabernet Franc et un soupçon de Côt, Gascon, Pinot d’Aunis, Pinot Gris… Le 2009 est encore jeune avec un caractère solaire sur des notes épicées. Le 2010 est d’une incroyable finesse et fait penser à un grand Pinot Noir. Bref, le genre de bouteille qui peut créer la surprise dans une dégustation de vins de Bourgogne.

Mais le vin le plus sidérant reste l’éclat de silice 2006, un vin d’une complexité et d’une finesse à couper le souffle. A l’ouverture le vin libère des arômes d’un grand Riesling, avec ces notes légèrement « pétrolées ». Au bout d’une heure les notes de silex et d’herbes coupées prennent le dessus avec une minéralité, une finesse et une élégance à se damner. Il n’y a aucun doute: nous jouons dans la cour des Overnoy, Ganevat, Leroy et autres très grands blancs. Reynald nous a signalé que l’acidité de ce vin le rendait imbuvable les deux premières années mais qu’il s’était bien remis de ses défauts de jeunesse. On ajouterait même très bien remis! La cuvée Terre de Silice 2010 est au moins aussi impressionnante que le 2006, quoique plus « réservée » à ce stade. Reynald pense que ce vin ira encore plus loin que le 2006… Avis aux amateurs!

                    

Reynald nous fait penser à un autre jeune vigneron, Benoît Courault, de Faye d’Anjou. Tous les deux ont une exigence et une rigueur alliées à une capacité gustative hors du commun et sont très critiques vis-à-vis de leurs propre travail. En visitant ses vignes, Reynald nous a avoué qu’il n’était pas content de la végétation et qu’il semait en ce moment un mélange de trèfle et de moutarde pour enrichir ses sols. Quand il parle de SO2, il refuse tout dogmatisme. Pour lui, la vérité se trouve aux alentours de 20 mg/litre en SO2 total, tant dire des doses très basses impossibles à détecter lors d’une dégustation. Bref, il fait partie des vignerons curieux et acharnés qui se remettent tout le temps en question. Ce trait de caractère et la dégustation des vins nous font dire qu’il ira loin… très loin!

Dernier détail qui a son importance: le rapport qualité-prix. Pour le prix de deux bouteilles de Tariquet Premières Grives vous aurez un Éclat de Silice, un vin infiniment plus grand…avec des lendemains infiniment moins compliqués.

En ce moment Mi-Fugue Mi-Raisin vous propose les cuvées suivantes du domaine:

L’Atypique rouge: assemblage de Pinot, Gamay, Côt et Pinot Meunier. Un superbe vin de soif sur le fruit.

L’Insoumis 2009 et 2010: huit cépages (Cabernet Franc, Côt, Gascon, Aunis Pinot Gris…) sur des sols de silice.

Terre de Silice 2010: assemblage de Menu Pinot, Chardonnay, Pinot Gris et Sauvignon. Un immense vin d’une très grande complexité!

Silice en bulles: un 2010 gardé sur lattes quatre ans! Une bulle d’apéritif ou de repas,  ample et complexe.

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VinoBusiness d’Isabelle Saporta: le livre noir sur Bordeaux…

Avant de prendre la route et de se mettre au vert pour plusieurs semaines, tout lecteur qui se respecte est confronté au choix des bouquins qu’il emportera à la campagne ou en bord de mer, moment aussi délectable que cornélien. Avant d’emporter le dernier Grangé que vous n’avez pas eu le temps de lire ou le dernier Marc Levy qu’on vous a offert (et que vous oublierez forcément dans votre chambre d’hôtel) nous vous proposons le dernier ouvrage d’Isabelle Saporta sur le vin « made in Bordeaux », VinoBusiness, une enquête menée tambour battant par une journaliste qui ne manie pas la langue de bois (même si elle  traite des copeaux de bois). Isabelle Saporta a interviewé plusieurs vignerons  (si tant est qu’on puisse les appeler vignerons), exportateurs, « winemakers » et autres personnalités qui œuvrent dans ce monde surréaliste où l’égo le dispute à la bêtise. Car ici la réalité dépasse la fiction, et si vous vous demandez où les réalisateurs de séries telles que « Dallas » ont été puiser leurs histoires, vous vous direz après avoir lu ce livre qu’au pays de l’or rouge on est au moins aussi impitoyable et cynique qu’au pays de l’or noir.

Vous apprendrez que chez les « Grands » de Bordeaux, toutes les magouilles sont possibles pour arriver à leurs fins. Ainsi, un dénommé Hubert de Boüard, patron d’Angélus à Saint-Emilion, n’a pas hésité à cumuler les postes stratégiques lui permettant de classer son propre domaine en premier cru classé A, récompense suprême lui permettant d’effectuer une belle plus-value sur ses vignes et son vin. La recette? Vous vous parachutez président du Conseil Interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB), président du conseil régional de l’INAO, président des premiers crus classés de Saint-Emilion et le tour est joué! Ah oui, on a oublié de mentionner que dans le dossier permettant d’être bien noté et d’obtenir le classement il faut inclure des critères avantageant son propre domaine ainsi que celui des copains: figurer dans un long-métrage (James Bond), dépenser des fortunes (7 millions d’euros) dans la rénovation de son chai, posséder un parking et une salle de conférence à l’image du domaine pour pouvoir accueillir le gratin mondial. Bref, quasiment aucun critère concernant la qualité des vignes et du vin. Mais les grands seigneurs de Bordeaux ne s’arrêtent pas à ces enfantillages et ces démonstrations d’ego. S’il faut nuire à son voisin pour pouvoir en profiter par la suite, tous les coups sont permis. Pierre Carle, patron du Château Croque-Michotte à Saint-Emilion l’a appris à ses dépens. En 2006 son domaine a fait l’objet d’un déclassement  qui aurait normalement entraîné un effondrement du prix du foncier et du vin et le rachat de sa propriété à « prix d’ami »… s’il ne s’était défendu bec et ongles contre ses prédateurs et obtenu l’annulation du déclassement.

VinoBusiness fourmille d’autres histoires de ce genre, notamment sur les fameux « winemakers », les pesticides, les copeaux de bois, le vin en Chine, l’hégémonie de Robert Parker… et un chapitre sur le Champagne, histoire de montrer que cette noble région n’est pas en reste. Isabelle Saporta décrit ce monde dans un style fluide et humoristique, tout en évitant les potins de téléréalité. Elle a même réussi à « piéger » certaines personnalités qui lui ont avoué l’inavouable…

Un livre instructif et souvent drôle qui vous éclairera sur la face cachée de Bordeaux…

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Saumur-Champigny « Les Beaugrands » 2011: Tonton a encore frappé (très!) fort…

       

Les lecteurs-buveurs assidus de ce blog connaissent déjà Sylvain Dittière, alias Tonton, qui s’est installé il y a quelques années à Montreuil-Bellay, à quelques verstes de Saumur (voir notre article « Les Beaugrands 2010 de Sylvain Dittière« ). Ces mêmes lecteurs savent aussi tout le bien que nous pensons de sa première cuvée « Les Beaugrands » 2010, un Cabernet Franc étincelant. Mais le vin, c’est un peu comme le foot (désolé, c’est la période qui le veut. Chez Mi-Fugue on ne comprend pas grand-chose au foot, mais on a compris que ça faisait chic d’en parler…) : lorsqu’une jeune équipe méconnue joue un premier match époustouflant, on l’attend au tournant pour voir si elle réitèrera l’exploit. Et comme au foot, il y a dans le vin de sérieux indices qui permettent de savoir si le vigneron a bénéficié d’un « coup de bol » (millésime hors du commun…) ou si l’étincelle qu’on a ressentie est le fruit d’un travail acharné à la vigne. Bref, nous étions impatients de savoir si Sylvain allait transformer l’essai en 2011 (on passe au Rugby)… Impatients mais confiants!

Nous avions déjà goûté à plusieurs reprises ce vin au stade d’élevage et il nous semblait pour le moins prometteur.  Après le mise en bouteilles fin mai un ami de la région nous a remonté une bouteille sans étiquette (un échantillon si vous préférez). Entre la mise récente et un voyage de quatre heures sous la canicule, tout jouait contre ce vin (un peu comme si vous faisiez jouer l’équipe du Brésil en Écosse au mois de janvier). En plus ce soir-là notre réputation de caviste était en jeu car nous avions des convives, et un caviste qui vous sert un vin moyen est comparable à un restaurateur qui vous ouvre une boîte de William Saurin. « Les Beaugrands » 2011 a laissé l’ensemble de la table sans voix!

« Les Beaugrands » fait partie des vins qui vous poussent à vous poser la question que notre ami-vigneron Richard Leroy – grand dégustateur devant l’éternel! – pose toujours à ses convives: est-ce un bon vin ou un grand vin? Bien entendu la frontière entre les deux est aussi floue que subjective, mais certains vins (comme certains romans ou certains disques) vous emballent, vous transportent, vous métamorphosent. En les buvant on se dit que le vigneron a trouvé l’expression ultime et idéale du cépage et du terroir, que la bouteille nous fait passer un moment de grâce, que l’étincelle et l’émotion y sont… Au même titre que les vins d’Overnoy et de Ganevat dans le Jura ou de Pfifferling dans le Rhône, « Les Beaugrands » 2011 fait définitivement partie de ces vins magiques qui expriment toute l’intensité, le velouté et la richesse d’un grand terroir.

Vous l’aurez compris, nous sommes dingues de ce vin ainsi que de l’ensemble des cuvées du domaine. Par rapport au 2010, Les Beaugrands 2011 possède un surcroît de finesse, d’équilibre et de fraîcheur. Les notes intenses d’épices et de tabac cèdent le pas à un fruit d’une profondeur envoûtante.

Un superbe Cabernet Franc qui sera disponible chez Mi-Fugue en septembre… Vivement la fin de l’été!!

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Planquette 2010, le Bordeaux comme on l’aime…

En voyant la photo ci-dessus nos lecteurs doivent se demander ce qu’il se passe chez Mi-Fugue Mi-Raisin: une tartelette framboises-romarin accompagnée d’un vin de Bordeaux…  Non, nous n’avons pas pété un câble et non nous n’allons pas vous faire bientôt l’apologie d’un fraisier accompagné d’un Meursault ou d’un Riesling sec sur un fondant au chocolat…

Commençons par le vin. Planquette est donc un Bordeaux vinifié par Didier Michaud, un jusqu’au-boutiste qui bichonne son « jardin » de moins de deux hectares planqué au fin fond du Médoc, à Saint-Yzans, au nord de Saint-Estèphe. Son travail acharné à la vigne produit des vins d’une très belle densité, avec des notes mentholées de garrigue  de thym, le tout enveloppé d’un très beau fruit. Didier est là pour nous rappeler que le vin se fait à la vigne et qu’on ne rattrape pas le travail bâclé au vignoble en jouant à l’apprenti chimiste au chai comme le font trop souvent les « grands domaines » bordelais. D’ailleurs vous pourrez lire sur la toile l’expérience de nombreux amateurs qui ont glissé une bouteille de Planquette dans une dégustation de Bordeaux « prestigieux »… avec le résultat que vous pouvez imaginer.

L’idée (saugrenue!) d’allier ce vin à une tartelette framboises-romarin nous est donc venue après avoir remarqué le côté à la fois fruité et mentholé de Planquette. Il fallait ensuite trouver un dessert très peu sucré avec des saveurs rappelant celles du vin. Nous l’avons trouvé à deux pas de chez nous, au Délice des Anges, une petite pâtisserie du 14ème arrondissement  sise au 71, rue de la Tombe Issoire (dans le quartier d’Alésia)…  Cet ancien chef du Crillon invente des alliances subtiles, originales et fines, toujours délicieuses et jamais écœurantes. Bref, un  must pour les gourmands saccharophobes…

Didier Michaud nous montre une fois de plus qu’un grand vin de Bordeaux existe… et que la région bouge. Entre Planquette, Meylet, Léandre-Chevalier, l’Hospital, Cassini,  Massereau, Moulin Pey-Labrie, Clos Saint André, Joguaret et bien d’autres, vous avez le choix de boire du bon, du très bon, voire de l’exceptionnel sans vous empoisonner. L’argument supplémentaire qui plaide en faveur de Planquette est son étonnant rapport qualité-prix: au prix d’une bouteille et demie de Mouton Cadet vous auriez tort de vous en priver!

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L’Eau Forte 2012 de Jean-Claude Lapalu

Voici un nom bien étrange pour une cuvée de vin… Tout le monde sait que  le vin continent beaucoup d’eau (environ 85%), même trop pour certains. Les consommateurs savent aussi que les vins « traditionnels » (une litote pour vins chimiques) proposés en grande distribution peuvent contenir outre l’eau 300 produits chimiques autorisés au niveau européen, dont l’ammoniaque, l’arsenic (vous avez bien lu), l’anhydride sulfureux (le fameux SO2), l’acétate de plomb et notre préféré, le diméthylposiloxane, que vous essaierez de prononcer dix fois de suite sans bafouiller en fin de soirée bien arrosée… de vins naturels.

Jean-Claude Lapalu n’a pas voulu rendre hommage à la molécule H2O qu’en bon beaujolais il lui arrive de boire à l’état pur de temps en temps. Il a voulu s’approcher du vin que tout amateur a eu entre les mains (ou plutôt dans le gosier) au moins une fois dans sa vie, le vin qui vous fait dire: « il est pur, limpide et désaltérant comme de l’eau ». Même si cette quête peut paraître paradoxale (surtout depuis la transformation d’eau en vin aux Noces de Cana), le Gamay est un candidat idéal  pour le Saint Graal de la pureté.

Jean-Claude Lapalu fait partie des vignerons humbles qui n’aiment pas encenser leurs vins. Nous pouvons dire sans hésiter qu’il a réussi son pari. L’Eau Forte 2012 est un des vins les plus fins, subtils et gourmands qu’il nous fût donné de boire ces derniers mois. Pour ceux qui connaissent les Brouilly de Jean-Claude, son style ample et charpenté (que nous adorons!) cède ici le pas à la finesse et à la légèreté. Il a tout mis en œuvre pour obtenir ce nectar: des vignes en « bio » depuis plus de quinze ans, les vendanges en cagettes rafraîchies à 10 degrés, une macération carbonique de deux semaines, une mise en cuve de 48 heures suivi d’un élevage de 5 mois dans des fûts de Frédéric Cossard (domaine de Chassorney à Saint-Romain, Bourgogne) puis une mise en bouteilles sans filtration et sans sulfitage.

Pour sa première cuvée d’Eau Forte, Jean-Claude a frappé fort. Il a réussi un superbe vin rouge exprimant  la quintessence du Gamay. Chez Mi-Fugue nous l’avons déjà élu vin de l’été, sauf qu’à force de le boire (et d’en proposer de temps en temps aux clients), nous craignons que nos stocks ne passent pas le printemps…

Merci pour cette très belle émotion JC!

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2013, millésime pourri ou réussi?

2013 est une année réputée épouvantable que vignerons et autres professionnels du vin auront hâte d’oublier rapidement.  Les agriculteurs ont tout reçu: gel, grêle, mildiou, oïdium… Des dégâts qui auront mis certains vignerons sur la paille et d’autres à la merci du millésime 2014 qui devra être qualitatif et abondant. En attendant le verdict des vendanges en septembre, les (rares) bouteilles du millésime 2013 commencent à montrer le bout de leur goulot.

Alors qu’en est-il exactement? Certains journalistes succomberont à la tentation de porter le coup de grâce à ce satané millésime. Le raisonnement est imparable: s’il n’a pas fait beau, les raisins n’ont pas pu mûrir et la piètre qualité du fruit est compensée par des « ajustements » en cave (chaptalisation, boisé outrancier pour compenser le manque de fruit…) qui donneront au mieux des vins acides et décharnés. Et ces journalistes auront raison… s’ils goûtent les vins des domaines « classiques » qui privilégient l’aspect commercial plutôt que l’obtention d’un vin sain à forte personnalité. L’année 2013 est donc un véritable révélateur de talent, et montrera plus que jamais que le vin se fait surtout et avant tout à la vigne. Pour schématiser, disons que dans un millésime réputé « parfait » comme 2005 les gros domaines qui préfèrent payer une page de publicité sur papier glacé plutôt qu’un ouvrier travaillant les vignes s’en tireront à bon compte, alors que dans un millésime comme 2013 ce sera plus délicat, voire impossible.

Nous cavistes qui aimons les vins purs, sains, authentiques et vibrants – rien que cela! – sommes contents car les premières bouteilles de 2013 que nous nous sommes empressés d’ouvrir (et de boire) sont gorgées de fruit et d’une gourmandise confinant au vice.

Mi-Fugue a sélectionné pour vous trois cuvées de trois amis-vignerons: le « Beaujolais Tentation » de Jean-Claude Lapalu, une merveille de finesse et de fruit. Attention au côté fortment addictif de cette « bombe de fruit »! Philippe Tessier a réussi un coup de maître avec son « Cheverrny Domaine » 2013 à base de Gamay, Pinot Noir avec un soupçon de Côt: un vin de printemps exquis! Last but not least, Bruno Rochard un de nos chouchous de Loire qui commence à percer à force d’élaborer des grands vins (son Anjou blanc « Moque Souris » 2012 est un immense Chenin qui peut rivaliser avec les nectars de Richard Leroy!). Son Anjou rouge 2013 « Le P’tit Clou » est un poil plus concentré que les deux autres cuvées (ce qui est normal pour un Cabernet Franc) mais avec un fruit et un équilibre dignes de vins rouges de Loire bien plus chers.

Alors oui, 2013 ne sera pas comme 2005 ou 2009: il ne faudra pas encaver les belles cuvées de Bourgogne et de Loire pendant 10 ans avant de les boire. Mais après tout, a-t-on vraiment besoin de garder les vins aussi longtemps? Si le plaisir est votre priorité, 2013 comblera vos attentes…à condition de piocher chez les vignerons amoureux de leur travail, qui auront su extraire la quintessence d’un millésime tendre, fruité, gourmand, mais hélas!, trop rare.

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Le salon « Terres et Vins de Champagne » 2014: un cru exceptionnel

Pour les professionnels du vin le salon est un passage obligé car il permet d’effectuer un tir groupé en rencontrant plusieurs vignerons… sauf que toute solution pratique a aussi ses désavantages: on a l’impression de travailler à la chaîne en passant d’un stand à un autre. L’échange avec le vigneron est pour le moins concis et à la fin de la journée on reste un peu sur sa faim…à défaut de rester sur sa soif.

« Terres et Vins de Champagne » fait partie des heureuses exceptions: la convivialité du lieu, la qualité des vignerons et la formule proposée (les vins de Champagne ainsi que les vins clairs) font que nous quittons le salon d’un pas léger et guilleret.

Pour vous en rendre compte voici la liste (non-exhaustive) des vignerons réunis à Aÿ pour l’occasion: Vincent Laval, Emmanuel Brochet, David Léclapart, Benoît Lahaye, Françoise Bedel, Aurélien Laherte, Francis Boulard, Pascal Doquet, Dominique Moreau, Olivier Horiot, Franck Pascal, Marie-Noëlle Ledru… Alors forcément, cette liste de rêve donne envie d’aller buller une journée en Champagne. Mais justement, il n’y avait pas que des bulles sur ce salon: les vignerons proposaient leurs vins clairs, exercice aussi passionnant qu’instructif. Les non-initiés doivent se demander: « kezako un vin clair? ». Pour résumer, le Champagne est un vin blanc qui a subi une fermentation supplémentaire lui donnant ses belles bulles…et quelques degrés d’alcool en plus. Il ne faut pas oublier qu’on est en Champagne et qu’il fait froid une bonne partie de l’année. Du coup, le vin « tranquille » obtenu après fermentation est très acide et  ne titre que 9 degrés en moyenne. Tant vous dire que goûter ces vins le matin après un croissant relève de la gageure! Mais c’est à cette étape que l’on perçoit les défaut inhérents à la qualité du raisin (enfin…quand on a l’habitude), défauts souvent maquillés par un dosage « généreux ».

Inutile de vous dire que les vins clairs de Vincent Laval, David Léclapart ou Benoît Lahaye sont superbes. L’acidité est enrobée d’un fruit qui donne envie de boire le vin et de dire au vigneron: « ne te fatigue pas à champagniser ton vin, on le prend tel quel! ». On atteint même sur certaines cuvées 11.5 degrés d’alcool et le vigneron peut commercialiser son vin sans bulles sous l’appellation « Coteaux-Champenois ».

Voici un bref aperçu de nos coups de cœur. Chez Vincent Laval les vins clairs sont somptueux, et notamment son Pinot Noir « Les Hautes Chèvres » à 11,5 degrés, un immense vin blanc qui donnera un Champagne de rêve. Vincent nous a fait goûter ses millésimés 2009, parmi les plus belles émotions du salon. Il seront disponibles en septembre 2014 chez Mi-Fugue. Autre très belle émotion: les vins de Benoît Lahaye, et notamment sa cuvée Violaine 2010, d’une grande finesse. Quant à sa cuvée « Le Jardin de la Grosse Pierre » issue d’une vigne complantée en Pinot Noir, Pinot Meunier, Chardonnay et… Chasselas, il s’agit pour nous  d’un des plus beaux Champagnes jamais dégustés. A chaque gorgée la terre s’arrête de tourner… David Léclapart nous a bluffés avec sa cuvée de Pinot Noir « L’astre 2010″, d’une incroyable complexité. Le reste de sa gamme est sans surprise: des vins fins, élégants, complexes…bref, magiques!! Emmanuel Brochet nous a présenté son dernier-né: une cuvée 100% Chardonnay 2006. Un autre très grand vin, mais inutile de vous dire que pour un vigneron qui produit 5000 bouteilles par an (oui, vous avez bien lu!), il y aura rapidement disette. Mi-Fugue essaiera de grappiller une caisse. Les vins de Dominique Moreau (Champagne Marie Courtin) sont toujours aussi fins et élégants… et d’un incroyable rapport qualité-prix. Pour finir cette tournée rapide, n’oublions pas le jeune et sympathique Aurélien Laherte dont les vins gagnent chaque année en finesse et en précision. Mention spéciale pour sa cuvée »Les Vignes d’Autrefois », un 100% Pinot Meunier à se damner.

    

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Le Jura, encore et toujours…

Après le salon des vignerons jurassiens « Le Nez dans le Vert » à Paris (voir notre article « Le Nez dans le Vert, le Jura à Paris »), nous n’avons pas pu résister à la tentation de retourner dans le Jura le 24 mars car cette fois-ci les vignerons jouaient à domicile et l’équipe était au complet. Même si certains nous accuseront de jurassomanie compulsive, nous assumons notre faible pour cette magnifique région aux grands terroirs et aux vignerons aussi dynamiques que sympathiques… Et ils sont de plus en plus nombreux à élaborer des vins fins, élégants, vibrants…

Le Jura a tout pour plaire: des paysages magnifiques, des terroirs fabuleux (on est sur l’autre versant de la faille bourguignonne…) et des grands cépages (Chardonnay, Savagnin, Poulsard, Trousseau et Pinot Noir). L’engouement pour les vins du Jura s’explique aussi par un autre phénomène: l’envolée des prix de la Bourgogne. Depuis cinq ans la région est en ébullition, et si on cédait à notre penchant jurassique nous proposerions une vingtaine de vignerons… Pour l’instant Mi-Fugue Mi-Raisin se contente de vous proposer une dizaine de vignerons: Emmanuel Houillon (Maison Pierre Overnoy), Fanfan Ganevat, Jean-Baptiste Menigoz (les Bottes Rouges), Raphaël Monnier (Ratapoil), Etienne Thiébaud (Cavarodes), Julien Labet, Pascal et Evelyne Clairet (domaine de la Tournelle), Céline Gormally (Les Dolomies)…

Le salon change de lieu chaque année. L’édition 2014 s’est tenue au Château de Gevingey, à quelques kilomètres au sud de Lons-le-Saunier. Vous noterez que les vignerons ont le chic de dénicher des endroits pas trop pourris pour leurs dégustations…

 

Mi-Fugue Mi-Raisin recevra d’ici début mai les cuvées suivantes:

* Domaine Les Dolomies (Céline Gormally):

  • Chardonnay « Les Combes » 2012
  • Chardonnay « Novelin » 2012
  • Trousseau 2013
  • Pinot Noir 2013

* Julien Labet (Rotalier):

  • Chardonnay « Les Varennes » 2012
  • Fleur de Savagnin « En Chalasse »

* Les Bottes Rouges (Jean-Baptiste Menigoz):

  • Savagnin 2012
  • Chardonnay 2012
  • Pétillant Naturel
  • Pinot Noir 2012
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Dominque Belluard, le roi du Gringet

        

Devinette: pour vous le mot « Gringet » évoque

A.  Le dernier cocktail à la mode dans les bars parisiens

B. Un auteur français de polars

C. Un cépage savoyard

Gagné, il s’agit bien d’un cépage blanc de Savoie (pour ceux qui auraient répondu « B », rien ne vous empêche de lire un livre de Grangé en sirotant un verre de Gringet).

Depuis 1988 le sympathique et talentueux Dominique Belluard a décidé de rendre à ce cépage ses lettres de noblesses. Car il s’agit bien d’un cépage noble, fin, complexe… et rare: il n’est planté que sur 20 hectares dont 11 qui appartiennent à Dominique.

Si vous passez vos prochaines vacances entre Genève et Chamonix, n’hésitez pas à passer à Ayse pour vous rendre compte de l’exploit de ce vigneron qui  trime sur un vignoble accroché à des coteaux (très!) pentus à 450 m d’altitude. Dominique évoque volontiers les errements des premières années quand il pratiquait une viticulture « conventionnelle ». Il s’est rapidement rendu compte qu’il était dans une impasse et que  la pérennité du domaine passait par une approche plus saine de la vigne et de la vinification. Quand nous avions découvert ce domaine il y a six ans, les vins étaient très bons. Depuis, ils sont devenus magiques et pour Mi-Fugue  ils figurent parmi le top 10 des grands vins blancs de France. Dominique a suivi le même cheminement que d’autres vignerons mentionnés sur ce blog: une observation et un questionnement permanents qui l’ont conduit à pratiquer la biodynamie. Au lieu d’épandre des produits chimiques qui appauvrissent les sols et affaiblissent la vigne, Dominique utilise des « préparats » à base de silice et de bouse de vache pour renforcer le système immunitaire de la plante. Il passe aussi ses journées dans le vignoble à bichonner ses vignes.

Le même soin est apporté à la vinification. Il utilise des cuves ovoïdes en  béton permettant d’obtenir des vins plus harmonieux. La mise en bouteille se fait avec une dose homéopathique de sulfites (30 mg par litre en SO2 total).

Le résultat: des vins d’une rare finesse qui expriment pleinement le superbe terroir d’éboulis calcaires et d’argile rouge.

Alors si vous n’avez jamais bu du Gringet, il n’est jamais trop tard pour découvrir un des plus grands cépages blancs vinifié par un des vignerons les plus doués…

En ce moment Mi-Fugue Mi-Raisin vous propose les cuvées suivantes du domaine:

Les Alpes 2012, un vin blanc fruité avec une belle trame minérale. Ce vin est idéal sur des fruits de mer.

Le Feu 2012, Vin plus puissant et complexe que le précédent, issu d’un des plus beaux terroirs de Savoie. Un grand vin d’émotion nécessitant quelques années de garde (ou si vous êtes impatient quelques heures de carafe!). A 50% du prix d’un Meursault village, nous n’hésitons pas une seconde!

Ayse Méthode Traditionnelle, le premier pétillant du domaine élaboré selon la méthode champenoise et élevé deux ans sur latte. Un « brut zéro » (pas de sucre ajouté) fin, fruité, minéral. Idéal pour l’apéritif.

Ayse Mont Blanc Brut Zéro 2010, Amateurs de grands Champagnes, ruez-vous sur cette cuvée! Un pétillant d’une finesse et d’une complexité à faire pâlir beaucoup de ‘Champ’ bien plus chers. Ce vin est à la fois minéral et ample, dense et complexe. La bonne nouvelle: le prix, deux fois moins cher qu’un Ruinart (et cent fois meilleur). La mauvaise: les quantités! Nous n’avons reçu que 12 bouteilles de ce nectar…

 

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Vincent Charlot-Tanneux: le Champagne comme vous ne l’avez jamais bu…

Vincent Charlot-Tanneux… Retenez ce nom et ce visage: bientôt il fera partie des grands noms du Champagne. Chez Mi-Fugue Mi-Raisin nous sommes convaincus qu’il y a une justice dans le monde bachique: ceux qui travaillent leurs vignes avec acharnement, qui ont une excellente compréhension du monde végétal , qui se posent les bonnes questions et qui se remettent surtout en question finissent par « percer ».

Vincent est installé à Mardeuil, à quelques kilomètres d’Epernnay. Au bout de deux visites chez ce vigneron nos repères ont été sérieusement bousculés. Nous sommes dingues de champagne et nos visites régulières dans la région nous ont permis de sélectionner quelques vignerons talentueux (du moins nous l’espérons!). Mais là, après une visite de deux heures dans ses vignes nous nous sommes rendu compte de l’ampleur de notre ignorance en la matière! Vincent n’est pas du genre a vous asséner des vérités ou vous faire un cours magistral sur la vigne ou la vinification. Chez lui c’est la passion qui parle et une balade dans ses vignes est une leçon inoubliable sur le monde végétal: en plein hiver  – alors qu’on pourrait croire que le vignoble est « lunaire »- il vous fait goûter de l’ail sauvage, de la mâche ou du plantain.

                 

Ses connaissances sur la biodynamie sont bluffantes: vous pouvez lui poser n’importe quelle question sur la tisane d’achillée ou la décoction de prêle des champs… il est intarissable. Il élabore trois composts différents selon la nature des sols et les besoins de la plante.

              

Son vignoble est un véritable microcosme grouillant avec une faune qui entretient et enrichit la terre. Le résultat est une vigne saine, vivante et vigoureuse. Nous nous sommes livrés à notre jeu préféré: la comparaison – éloquente! – de ses vignes  avec d’autres parcelles « en chimie »…

       

… No comment!!

Vincent passe ses journées dans ses vignes. Vous ne le verrez jamais sur un salon à Tokyo ou à New York… ni même à Paris. Le résultat s’en ressent: des raisins d’une qualité extraordinaire lui permettant de vinifier des vins clairs d’une pureté et d’une précision aromatique sidérantes! Vincent élabore des grands vins plutôt que du champagne. Les allergiques aux goûts stéréotypés des « grandes maisons » devraient donc trouver leur bonheur chez lui.

Nous n’avions jamais bu des champagnes avec ces notes à la fois florales et de de fruits exotiques. La gamme aromatique de ses vins est encore différente de celle d’autres  amis-vignerons tels qu’Emmanuel Brochet, David Léclapart, Emmanuel Lassaigne ou Vincent Laval.

Nous atteignons ici des sommets avec des vins à forte personnalité d’une pureté et finesse hors du commun… et un incroyable rapport qualité-prix.

En ce moment Mi-Fugue Mi-Raisin vous propose les cuvées suivantes:

Cuvée « Expression » (70% Pinot Meunier, 20% Chardonnay et 10% Pinot Noir). Un de nos premiers prix en Champagne. Léger, fruité et fin. Si tous les « petits prix »  pouvaient procurer autant de plaisir!…

« L’extravagant ». Un Champagne sans sulfites ajoutés. 50% Chardonnay, 25% Pinot Noir et 25% Pinot Meunier. Raisins issus exclusivement de la récolte 2011. Sans doute une des plus grandes émotions gustatives de Mi-Fugue. Un Champagne avec des arômes de rose, d’une délicatesse inouïe. Sublime! Ah oui…on a oublié de vous dire: Mi-Fugue s’est partagé la totalité de cette cuvée avec un ami-confrère en province. Du coup, à Paname vous n’en trouverez que chez nous!

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Les salons de la Loire…édition 2014

Ça y est… nous sommes revenus sains et saufs de la série de salons qui se sont tenus à Angers et Saumur du 1er au 3 février: Renaissance des Appellations, Pénitentes, Dive Bouteille… Nous avouons avec une pointe de honte que nous avons calé devant le salon « Les Anonymes », mais là nous n’en pouvions plus après deux jours de marche forcée, de dégustation acharnée et de serrage de louches à la chaîne… Pour les zinzins des salons, il y avait aussi La Levée de la Loire et (l’énorme) Salon des Vins de Loire… Au total 7 salons sur 3 jours, de quoi vous donner le tournis mais aussi vous faire une bonne idée de ce qui se vinifie aux quatre coins de la France…et même ailleurs.

Commençons par le début: La Renaissance des Appellations, imposant salon qui se tient aux Greniers St Jean à Angers et qui réunit le gratin des vignerons en biodynamie.

Il fallait jouer des coudes pour avoir accès aux bouteilles, mais le jeu en valait la chandelle. Clément Baraut, notre vigneron préféré de Savennières nous a fait goûter ses blancs d’une finesse et précision à tomber ainsi qu’une petite cuvée de Chenin blanc baptisée « Herbes Folles » d’une belle élégance. Richard Leroy persiste et signe… des vins blancs sublimes. Le millésime 2012 est pour lui sa plus belle réussite. Les deux cuvées (Rouliers et Noëls de Montbenault) sont bluffantes de finesse et de complexité. L’autre brillant et sympathique vigneron est le corse Sébastien Poly du domaine U Stiliccionu. Sa « petite » cuvée Antica 2010 ainsi que son fleuron « Sottu Scala » sont tous les deux somptueux. Pour nous, un grand!

Le jeune Sébastien David à Saint-Nicolas-de-Bourgueil nous régale à chaque millésime de vins fruités, denses, profonds. Mi-Fugue recevra bientôt son « Hurluberlu » 2012, un vin fluide, gourmand…étonnant!

 

Jean Delobre de la Ferme des Sept Lunes nous ravit les papilles avec des St-Joseph floraux, fins et gouleyants. Michèle Aubéry du domaine Gramenon, a réussi une série explosive (en fruit!) en 2012, et notamment une Poignée de Raisins addictive! Des vins superbes , mais malheureusement disponibles en très petites quantités.

On a même croisé des « touristes » qui n’avaient pas une quille à vendre mais qui venaient prendre l’air (…ou plutôt le verre).

Devinette: qui est-ce?

Gagné! c’est Yvon Métras, alias l’Avion…

Dans une ambiance plus « cosy », le salon  « Les Pénitentes » proposait une autre brochette de vignerons géniaux: le facétieux René Mosse, l’unique Manu Lassaigne, le boute-en-train Kikro (ou Nicolas Vauthier si vous préférez) de Vini Viti Vinci, les chouchous de toute la profession, Eric et Marie Pfifferling de l’Anglore, le vétéran du « Pinot-Noir-Comme-on-l’aime », Fred Cossard du domaine de Chassorney et le jovial Dominique Belluard, savoyard qui vous vinifie du Gringet comme vous n’en avez jamais bu…

Last but not least, le Saint Graal, l’ultime destination des pèlerins du vin nature: La Dive Bouteille. Cette année au lieu de se peler le derrière au magnifique château de Brézé, les organisateurs ont loué les caves Ackerman à Saumur, aussi sombres que les douves du château mais un poil moins humides. Bon, c’est sûr qu’avec 20 millions de bouteilles par an,  l’esprit d’Ackerman n’est pas du tout celui des vignerons de la Dive…

… si vous voyez ce qu’on veut dire!

La liste des belles découvertes est trop longue, mais nous avons adoré le nouveau Sauvignon « Chez Charles » de Noëlla Morantin, les Pineau d’Aunis de Renaud Guettier, La Grapperie, les superbes Marsannay de Sylvain Pataille, les Bourgognes de Yann Durieux (Recrue des Sens)… Sinon les autres amis-vignerons étaient au rendez-vous avec des vins toujours au sommet. Il y a ceux qui auraient pu venir à pied: Sylvain Dittière de la Porte Saint Jean qui continue à nous étonner avec des Saumur-Champigny d’une grande finesse et d’une complexité incroyables et Stéphane Erissé, du domaine Andrée qui a sorti un Anjou rouge, fin, subtile et incroyablement gourmand. Le champenois Vincent Laval, avec un nouveau « Brut Nature » sublime, Benoît et Valérie Lahaye (Bouzy)avec une magnifique cuvée « Violaine », Jean-Baptiste Menigoz des Bottes Rouges (Jura) qui sort bientôt un Savagnin à couper le souffle. Les 2013 d’Hervé Souhaut seront tout simplement irrésistibles: finesse, fruit, longueur… tout y est! Nous avons terminé avec le discret et charmant Cyril Fhal du Clos du Rouge Gorge qui élabore les vins les plus élégants du Roussillon.

Bref, après deux jours de dégustation intense Mi-Fugue vous réserve de belles découvertes dans les mois à venir…

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L’Anglore 2012…

La sortie du dernier millésime d’Anglore ressemble un peu aux soldes chez Harrods ou à l’arrivée du dernier Iphone: la pression monte et les passionnés trépignent plusieurs semaines avant… Cette année  les nerfs (et le gosier) des clients ont été mis à rude épreuve par l’arrivée tardive des vins, retard dû en grande partie aux conditions climatiques difficiles en 2013 – une litote! – qui n’ont épargné (presque) aucune région. A Tavel l’excès d’humidité a provoqué la coulure (la non-transformation de la fleur en fruit) du Grenache, cépage sensible au mildiou et à l’oïdium. Du coup, si en fin d’année on vous propose une bouteille de Pierres Chaudes 2013, la superbe cuvée de Grenache du domaine, méfiez-vous! Eric et Marie Pfifferling ont donc décidé de retarder la commercialisation des 2012 pour « lisser » le creux, retard  qui risque de provoquer la soif, la frustration et la colère des Anglorophiles…

Car oui, une véritable « Angloromanie » existe depuis quelques années, et la fièvre ne retombe pas, bien au contraire. Il y a même des malins qui parcourent toutes les caves de Paris pour glaner deux ou trois bouteilles par adresse! Il suffit de goûter un rosé, un rouge ou un blanc du domaine pour comprendre l’engouement: des vins hallucinants de finesse et de complexité à des prix défiant l’entendement et la concurrence. Eric est courtisé par les exportateurs, les importateurs, les restaurateurs, les cavistes, les particuliers… Il ne peut malheureusement pas contenter toutes les demandes, mais il a su conserver une incroyable générosité et une humilité que bien des vignerons auraient perdu face à cet engouement plus que justifié. On le dit souvent chez Mi-Fugue: les vins ont souvent la personnalité de leur vigneron (et quand on tombe sur l’exception qui confirme la règle, à savoir un bon vin vinifié par une tête à claques, on est contrarié et agacé!). Les vins de l’Anglore confirment cet adage. Quand vu buvez (enfin…sifflez!) une bouteille du domaine vous avez envie de connaître le vigneron… et inversement!

Nous disions donc que même le sud de la vallée du Rhône n’avait pas été épargné par les intempéries. Pour les vins du domaine la lutte sera chaude pour 2012 et 2013 même si Eric propose des nouvelles cuvées, et notamment un blanc baptisé « Nulle Part Ailleurs », un superbe vin fruité à base de Bourboulenc.

Mi-Fugue Mi-Raisin a aussi reçu les classiques du domaine:

Les Traverses 2012: Grenache et Syrah. La cuvée la plus florale, la plus fine du domaine?…

… à moins que ce ne soit Pierre Chaude 2012, 100% Grenache, le vin le plus élégant du domaine!

La cuvée Véjade 2012, à base de Mourvèdre et de Grenache, est plus dense mais aussi gourmande que ses soeurs!

Tavel Vintage 2011: Grenache, Cinsault, Carignan et Clairette. Ce rosé, pour nous le plus grand sur terre (et nous pesons nos mots!) a été élevé une année supplémentaire dans une barrique de Fred Cossard, du domaine Chassorney en Bourgogne. Ce superbe vin nous rappelle d’ailleurs un grand Bourgogne avec le tempérament sanguin du sud. A boire (au moins!) une fois dans sa vie…

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Les Vins du Domaine Ribiera…

Régis Pichon fait partie de la première vague de « néo-vignerons », ces gens de la ville qui en ont eu marre du bruit, du stress et du monoxyde de carbone. Sommelier à Paris, la passion du vin s’est rapidement muée en désir d’en faire, et Régis est parti à l’aventure en 2005.

Le Languedoc s’est imposé à l’époque et continue de s’imposer depuis la révolution qualitative menée dans les années 90. Cette région a tout pour plaire: la variété des cépages et des terroirs, des coûts d’installation  raisonnables et un climat moins capricieux que la Loire et la Bourgogne.

Régis et Christine Pichon sont aussi sympathiques qu’exigeants. Leurs vins possèdent ce côté à la fois fin, aérien et « solaire » avec beaucoup de fruit et peu d’alcool. Leur approche, à la fois humble et simple, donne des vins élégants et digestes. « Admettre, parfois sans comprendre. Ne pas imprimer notre volonté dans les vins. Épurer le geste et se laisser guider par l’intuition. Tenter et se confier au vide pour trouver les équilibres dans le trop ou le peu. L’harmonie ressentie est transmise… ». Avec une telle approche comment voulez-vous que les vins ne soient pas vivants et vibrants?!

Sur le domaine Ribiera niché à Aspiran, à mi-chemin entre Montpellier et Béziers, Régis et Christine cultivent avec amour les cépages locaux: Cinsault, Grenache Noir, Terret et Roussanne. Ici tout est fait dans les règles de l’art: labour des sols avec apports de compost, épamprage manuel, maturité du raisin décidée par la dégustation des baies, récoltes manuelles en petites cagettes, vinification de chaque parcelle séparément sans levures chimiques, très peu ou pas de sulfites à la mise en bouteilles…

Alors, si vous voulez découvrir une région qui bouge et qui propose des vins fins, élégants, gourmands, profonds, adoptez le Languedoc… et les vins du domaine Ribiera en particulier!

En ce moment Mi-Fugue Mi-Raisin vous propose les cuvées suivantes:

Causse Toujours 2012: Assemblage à parts variables de Cinsault, Grenacheet Syrah.
Élevage 10 mois en cuve et demi-muids âgés. Vin dense et fruité, idéal sur une viande rouge.

La Vista 2011: 100 % cinsault (vignes de 10 à 40 ans sur marnes et galets roulés).
Élevage dix mois en cuve et demi-muids âgés. Fin, élégant et fruité.

La Croisée des Chemins 2012: Grenache noir à 80 % complété de Cinsault et Syrah.
Élevage 10 mois en cuve et demi-muids âgés. Un superbe vin fruité et gourmand.

Y’a un Terret 2012: 100 % Terret (vignes de 50 ans). Raisins vendangés le matin et pressurés en grappes entières. Élevage 10 mois en demi-muids âgés. Vin blanc ample et fruité qui accompagnera à merveille poissons, crustacés, fromages…

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Pinot Noir « Cuvée Particulière » 2001 de Bruno Schueller…

         

Avant de commencer le premier billet de l’année, Mi-Fugue Mi-Raisin souhaite à ses lecteurs (-trices!)  une excellente année 2014 avec de belles  découvertes bachiques. Que la curiosité l’emporte sur la morosité et que le flacon triomphe de la récession. Pour nos amis vignerons nous souhaitons que 2014 marque la fin d’une série de millésimes trop arrosés, gelés, grêlés…

De notre côté nous avons ouvert le bal avec une superbe bouteille dénichée au fond de notre cave: un Pinot Noir « Cuvée Particulière » 2001 de Bruno Schueller,  sympathique vigneron alsacien installé à Hussern-les-Châteaux, à quelques encablures de Colmar.

Cette bouteille fait partie des nombreux flacons oubliés au fond d’une cave. En retirant la couche de poussière on se dit: « zut! j’aurais dû la picoler en 2004 et non en 2014″. Forcément, tous les amateurs ont ce préjugé bien ancré: « Grand Pinot Noir de garde = Pinot Noir de Bourgogne = bouteille à 40 euros (minimum!) ». Il faut dire que plusieurs événements ont contribué à la hausse vertigineuse des prix du Pinot Noir bourguignon: l’effet « Bobby » Parker, suivi par la sortie en 2004 du film « Sideways » (qui relate le périple de deux amis amoureux du cépage-roi) et amplifié par l’engouement de la Chine…

Du coup on a tendance à se dire qu’un Pinot Noir d’Alsace peut faire l’affaire pourvu qu’on le boive jeune, sur le fruit… Mais c’est sans compter sur le magnifique  terroir alsacien qui produit des grands blancs et des rouges capables de vieillir dans les bonnes années.

Le millésime 2001 est pour le moins compliqué: en Bourgogne (qui donne le « la » pour le Pinot Noir… un peu comme le Bordelais jadis pour les autres régions) les vins étaient marqués par une acidité tranchante qui rendaient les vins peu aimables dans leur jeunesse. Inutile de dire que la plupart des vignerons furent généreux en termes de rendements et pratiquèrent par la suite la chaptalisation (c’est bien connu: prenez un fruit pas mûr, ajoutez du sucre et vous aurez l’illusion d’une pseudso-maturité!), le levurage et autres expédients. On se retrouve donc avec des vins durs, acides et décharnés. Mais ceux qui ont su écouter Dame Nature ont élaboré des vins fins, délicats et frais.

C’est ce que l’on retrouve dans ce Pinot Noir, hallucinant de finesse et de complexité. Et pour le prix (10 € à l’époque et 14€ aujourd’hui), on se demande comment on a pu en arriver là!

Aujourd’hui les amateurs sont divisés en deux clans: ceux qui adulent les vins de Bruno Schueller et ceux qui pensent qu’il est allé trop loin… Car Bruno est un adepte du laisser-faire  en vinification, ce qui donne des vins parfois capricieux dans leur jeunesse. Peu importe! Nous sommes nombreux à avoir bu des merveilleux Rieslings que nous mettons au firmament des très grands vin blancs (son Riesling « Eichberg » 1993 restera gravé comme une des plus belles émotions gustatives!)

La Cuvée Particulière 2001 de Schuller est une superbe bouteille…et une très belle façon de commencer 2014. Pourvu que ça dure!

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Les vins du Domaine Ganevat sont revenus…

Pour les fans de Fanfan Ganevat, l’attente du prochain millésime est une véritable épreuve. Dès le mois d’avril ils sont aux aguets pour le millésime généralement disponible entre octobre et décembre… Les amateurs de vins rares savent que la ténacité paye, car les vins de Jean-François sont comme les morilles ou les truffes: il faut être là au bon moment.

Les amateurs curieux et voyageurs savent aussi qu’une visite chez Fanfan est une expérience unique. Le personnage est tellement passionnant (passionné!) et généreux qu’il est inutile de prévoir une autre visite dans la journée. Certes il y a pas mal de vins à déguster chez lui, mais chaque cuvée a sa raison d’être, que ce soit le terroir, les cépages ou la vinification qui font la différence.

Mi-Fugue Mi-Raisin vient de recevoir les vins blancs sur le millésime 2011 et les rouges en 2012. Qu’en est-il des blancs 2011? Avant de répondre à cette question existentielle pour un amateur de vins blancs, résumons les derniers millésimes du domaine en quelques mots. Jean-François a pris un virage radical (quoi de plus normal pour un ex pilote de rallye?) en 2006 en passant en biodynamie. Les résultats se font immédiatement sentir:  les 2007 sont très bons, les 2008 grands, les 2009 amples et puissants (mais Fanfan n’aime pas ce millésime), les 2010 grandioses et les 2011… encore plus grands!

Alors comment se fait-il que le millésime 2011 réputé moins bon que 2010 soit meilleur?

Il ne s’agit pas de la fameuse technique journalistique consistant à vanter le millésime en cours pour aider les vignerons à vendre leur vin. Notre interprétation est simple: le travail colossal de l’équipe de Jean-François dans les vignes (ils sont 7 sur un domaine de 8,5 hectares!) donne de meilleurs résultats chaque année et ce phénomène « compense » en quelque sorte l’effet du millésime. Allez faire un tour dans les vignes de Fanfan et vous serez bluffés: pas un échalas (les pieux qui soutiennent les vignes) qui dépasse, des vignes parfaitement taillées, un travail du sol remarquable. Bref, ses 8,5 hectares ressemblent plutôt à un jardin zen. C’est toujours le même refrain: des plus belles vignes produisent de meilleurs raisins, permettant au vigneron d’aller encore plus loin dans sa « prise de risque » pour élaborer des vins plus purs et précis.

En ce moment Mi-Fugue Mi-Raisin vous propose les vins suivants du domaine:

  •   Cuvée Florine 2011: un Chardonnay tout en finesse. Superbe rapport qualité/prix. En bouteille et Magnum
  • Crémant du Jura: Un Chardonnay pétillant avec une belle vivacité, sur des notes d’amande. Très beau!
  • Cuvée de l’Enfant Terrible 2012: Un Poulsard rond et fruité.
  • Grusse en Billat 2011: Un Chardonnay plus ample que Florine avec des notes d’agrumes.
  • J’en Veux !! 2012: 18 cépages oubliés du Jura, vin rouge gouleyant et gourmand.
  • Plein Sud 2012: Trousseau fin et délicat
  • Cuvée Orégane 2011: Assemblage de Chardonnay et Savagnin.
  • Les Chalasses Vieilles Vignes 2011: Chardonnay vif et ample, en bouteille et Magnum
  • Les Grands Teppes Vieilles Vignes 2011: Chardonnay encore plus complexe que le précédent…
  • Les Chalasses Marnes Bleues 2011: Superbe Savagnin vert ouillé. Sublime!
  • Cuvée Marguerite (en Magnum). La plus belle cuvée de Chardonnay du domaine…
  • Les Vignes de Mon Père 2003: Un Savagnin ouillé pendant dix ans. Peut rivaliser sans problème avec un Montrachet!
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Le Palmarès des Maisons de Champagne selon la RVF: On ne Prête qu’aux Riches…


Les fêtes de Noël approchant, la machine à promouvoir la boisson-reine, le Champagne, s’est mise en route…et la Revue des Vins de France (RVF) n’a pas manqué à l’appel. La rédaction affiche clairement sa cible: le palmarès des 50 meilleurs Champagnes de marque. Traduisez « les maisons qui produisent 300 000 bouteilles et plus ».

En soit un tel article n’a rien d’étonnant sauf que l’on devine facilement ce qui se cache derrière. Vous n’avez qu’à feuilleter la revue pour vous apercevoir qu’une page sur deux est émaillée de publicités des maisons de Champagne citées. En cette période festive c’est donc le tiroir-caisse qui fait loi. Personne n’est dupe de l’échange de bons procédés: je t’encense et tu me paies une page de pub…
Du coup la prétendue franchise de la RVF sonne faux dans ce contexte, même si la rédaction nous promet le même palmarès dédié aux vignerons champenois…dans un avenir indéterminé.

Le classement est éloquent: sur la plus haute marche du podium la maison Roederer trône, qualifiée d’Hermès du Champagne. La rédaction annonce fièrement que le domaine conduit 15% de ses 240 hectares en agriculture biologique. Là, nous avouons notre admiration sans bornes: avec 85% de ses vignes en chimique, la « Rolls » des marques décroche le gros lot… Pour avoir bu à plusieurs reprises du Roederer, vos serviteurs sont à la fois amusés et médusés. Nous trouvons franchement l’ensemble de la gamme imbuvable.

Le bonnet d’âne revient à Vranken, célèbre maison basée à Reims et qui élabore un breuvage dont l’acidité (masquée par un dosage « généreux ») fait vaguement penser à du jus de pamplemousse gazeux.

Peut-on véritablement et objectivement créer une hiérarchie de 48 marques entre Roederer et Vranken? Nous sommes certes biaisés dans nos goûts, mais nous aurions envie de mettre le tout dans le même sac, même s’il existe des nuances qualitatives (et quantitatives) entre les marques.

Chez Mi-Fugue nous assumons notre choix de vignerons et petits négociants. Ils s’appellent Lassaigne, Laval, Léclapart, Docquet, Vouette & Sorbée, Bedel, Brochet, Horiot, Ledru, Lahaye, Frison-Demarne, Marguet… et élaborent des Champagnes de caractère reflétant les cépages, le terroir et le millésime.

Alors pour les fêtes, ne buvez pas du Champagne de « Grande Marque »… buvez un vrai vin de vigneron!!

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Une virée en Anjou

                                   

L’Anjou, c’est un peu comme un aimant, une drogue (douce): on ne peut pas s’empêcher d’y retourner. Les paysages sont splendides, les vignerons hyper talentueux (enfin…pas tous, mais une bonne poignée), les terroirs immenses et les cépages divins. Arrêtons les épithètes élogieuses et venons-en au vif du sujet: nous avons choisi cette région pour trancher l’épineuse question: « Quid du millésime 2013? ».

Tout le monde connait la triste saga du millésime 2013: la région de Beaune « nettoyée » par la grêle, les raisins à Vouvray annihilés, le Jura sinistré, le Cahors décimé, sans parler de Bordeaux, Faugères et certaines parties du Rhône… La liste est longue et les conséquences catastrophiques: certains vignerons arrêtent leur activité et d’autres dans des régions plus prestigieuses « explosent » les prix. Désormais, vous ne pourrez boire un Grand Cru de Bourgogne qu’en rêve…

Ceux qui ont échappé à la grêle, la coulure ou le gel se sont fait rattraper  par la pourriture au moment des vendanges. C’est le cas de l’Anjou. Fin août les vignerons étaient plutôt contents: les raisins étaient sains et abondants. Et patatras! en septembre une combinaison de fortes pluies et de chaleur a compromis les récoltes: les vignerons ont assisté impuissants au pourrissement des raisins. Face à une telle catastrophe le monde des vignerons se divise en deux: les peu scrupuleux qui ramassent (presque) tout. Du coup vous vous retrouvez avec des vins dilués (et « bidouillés ») ayant un goût de champignon moisi… et ceux qui opèrent un tri drastique des raisins à la vigne et/ou au chai.

Mais même en triant drastiquement on n’évite pas certains problèmes: des jus dilués et plus « fragiles » aux attaques bactériennes. Bref, quitte à paraître un poil « lapidaires », disons qu’en 2013 les vins naturels sans sulfites ajoutés seront plus fragiles (ou si vous préférez plus « rock ‘n’ roll »).

Les amis-vignerons que nous avons vus avaient le moral en berne, car deux années maigres de suite n’arrangent pas leurs affaires. Richard Leroy a même retardé sa déclaration de vendanges pour se réserver le droit de « liquider » ses barriques. Bref, on était à deux doigts de se retrouver avec zéro bouteille de Leroy 2013. Au début les jus étaient bruns (l’oxydation!) , avec un côté dilué peu rassurant. Puis une semaine avant notre passage ils se sont clarifiés et concentrés. Du coup Richard est plutôt content, avec des vins qui s’annoncent fins, élégants, légers avec une belle trame acide et un équilibre souverain. On ne sera pas sur la puissance ni le potentiel de garde de 2010, mais les vins auront une fraîcheur et une « buvabilité » extrêmes. Avec à peine 4000 bouteilles, le plaisir sera extrême et la lutte chaude!

        

Nous sommes ensuite allés voir un autre vigneron surdoué, Benoît Courault à Faye d’Anjou. Benoît nous a fait goûter ses cuvées de blanc et de rouge en 2013 en se demandant si ça valait la peine de les commercialiser. Nous pensons que oui! Les rouges traversent une phase de réduction (un phénomène normal à ce stade) mais la finesse du grain laisse présager des vins frais, légers et gourmands. Quant aux blancs, la minéralité, la tension et la complexité des vins nous a subjugués! Benoît est à un tel niveau d’exigence sur des terroirs de folie que nous pouvons affirmer sans ambages qu’il sera la future star d’Anjou. Nous en reparlerons!

       

Nous avons fini notre tournée chez Bruno Rochard du domaine de Mirebeau à Rablay-sur-Layon. Nous étions logés sur place dans sa magnifique chapelle reconvertie en gîte  avec une seule chambre. Inutile de vous dire qu’assister au lever du soleil sur les vignes de Bruno fait partie des émotions du métier que nous n’abandonnerions pour rien au monde!

Bruno Rochard a moins souffert que les autres car il est dans une cuvette sur des sols argilo-graveleux qui permettent un murissement précoce du Cabernet Franc. Du coup il est ravi d’avoir rentré une vendange saine et relativement abondante. Ses Chenins sont superbes d’ampleur et de tension, le Grolleau est dense  et épicé et le Cabernet Franc fruité, mûr (indispensable pour ce cépage!) et rond. Bref, nous aurons le plaisir d’avoir en 2014 de très jolis vins en quantité « raisonnable » de ce domaine.

Juste avant de repartir nous avons fait un tour à l’épicerie associative « Bio » du village de Rablay-sur-Layon, histoire de s’approvisionner en poissons fumés, pains et légumes à des prix défiant toute concurrence (parisienne!…).

Vous l’aurez compris, on aura de très jolis vins d’Anjou en 2013. Il n’y en aura pas pour tout le monde, mais chez les vignerons qui « savent faire », les vins seront légers, fruités et gouleyants.

Du coup 2013 est la preuve que même dans des millésimes compliqués les « bios » font  mieux que les autres…

En ce moment Mi-Fugue Mi-Raisin vous propose les vins suivants des domaines mentionnés:

Benoît Courault: En blanc: Le Petit Chemin, Gilbourg et Les Guinechiens. En rouge: Les Tabeneaux et La Coulée. La cuvée Les Guinechiens est pour nous un des plus beaux Chenins de Loire!

Richard Leroy: pas de vins pour l’instant! Les Rouliers et Les Noëls de Montbenault 2012 seront disponibles au printemps. Patience!…

Bruno Rochard: En blanc: Les feuillettes 2012 et Moque-Souris 2012. En rouge: Le P’tit Clou 2012 et le Gué des Mûriers 2012. Pour nous ce domaine est une révélation au niveau de la pureté des vins…et du rapport qualité/prix!

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Les Primeurs 2013 arrivent chez Mi-Fugue…

Ça y est, nous y sommes! Les primeurs 2013 arrivent demain, jeudi 21 novembre…

Certains râleront en disant que ce n’est pas du vrai vin, d’autres détecteront un goût de banane. Quoi qu’il en soit, nous, on y croit! Nous avons sélectionné les vignerons suivants pour vous:

En ‘Beaujo’: France GONZALVEZ, Karim VIONNET et Jean-Claude LAPALU

« Ailleurs »: Jean-François NICQ (cuvée Octobre, Roussillon), Marcel RICHAUD pour son Côtes du Rhône Nouveau, le cuvée vertige de Romaine PAIRE (domaine des Pothiers, Côte Roannaise) et Amédée de Stéphane MORIN (Domaine Léonine, Roussillon)

Alors, 2013, année de malédiction? Pas forcément pour tous les vignerons. Si vous voulez vous faire un avis sur ce millésime porte-malheur, venez chez Mi-Fugue Mi-Raisin à partir de 17 heures pour partager un moment de convivialité et de bonne humeur autour d’un verre et une assiette de charcuterie…

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Clos de l’Herme 2010 de Thierry Montel

 

Avec l’arrivée de l’automne, l’heure est venue de ranger les rosés et les rouges légers (sauf pour les utiliser comme « rince-gosier » ) et de se mettre aux vins plus charnus et denses. Mais qui dit charnu et dense ne dit pas forcément lourd, trop charpenté ou avec un degré alcoolique digne d’un porto. Le Languedoc a le vent en poupe car la région a entamé il y a une vingtaine d’années sa révolution qualitative et propose des vins « solaires » tout en finesse avec un degré alcoolique modéré qui ne vous envoie pas au lit dès le premier verre.

Nous avons donc testé le week-end dernier l’alliance Clos de L’Herme 2010 – gibelotte de lapin – flambée et nous pouvons vous dire qu’elle est redoutable.

Un ami passionné de vin nous avait parlé de Thierry Montel en le qualifiant de « Thierry Allemand » du Languedoc (Thierry Allemand est un vigneron qui élabore des Cornas de rêve). Du coup ce compliment nous a titillé la curiosité et nous avons mis la main sur une bouteille de 2009 qui nous a titillé les papilles…

Thierry Montel s’est installé en 2006 à Grabels, au nord-ouest de Montpellier, sur une magnifique parcelle  de 2 hectares d’éboulis calcaires à 400 m d’altitude. L’ensoleillement du Languedoc combiné aux nuits fraîches donnent ce côté à la fois solaire et frais. Il y cultive quatre cépages: Grenache, Syrah, Merlot et Carignan.

Le vin possède à la fois une fraîcheur et une complexité rares pour un vin de cette région. Cette alliance d’ampleur, de fruit et de fraîcheur nous rappelle la cuvée « Jadis » de Didier Barral, sans les notes « animales » que l’on trouve sur les vins de Faugères.

Thierry résume mieux que quiconque sa philosophie: « L’essentiel de mon travail est de rendre mon vin vivant, sincère, nature pour exprimer le terroir qui est magnifique! »

En buvant une bouteille de Clos de l’Herme 2010 nous pouvons dire « mission réussie! »…

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Le Nez dans le Vert (le Jura à Paris)

Nous, le Jura, on aime ça!

Hier les jurassiens ont débarqué à Paris, le temps d’un salon « Le Nez dans le Vert ».

On l’a souvent, le nez dans le verre, mais ce salon annonce clairement sa couleur: des vins de vignerons engagés qui respectent la nature et l’humain (qui, jusqu’à nouvel ordre, en fait partie).

Notre amour des vins jurassiens ne date pas d’hier: il y a sept ans déjà, quand nous entassions les caisses du domaine d’Overnoy (c’était la belle époque d’abondance!) certains clients nous regardaient curieusement et quand nous proposions des vins du Jura, nous avions invariablement droit à la réponse: « désolé, je n’aime pas le Vin Jaune ». Depuis, pas mal de vin a coulé sous les ponts et non seulement les amateurs savent que le Jura ce n’est pas que le « Jaune » (en fait à peine 3% de la production totale), mais que cette région a été récemment envahie par une horde de jeunes vignerons doués qui valorisent ce terroir de folie.

Les « vétérans » – Pierre Overnoy, Manu Houillon et Fanfan Ganevat – étaient absents, mais cela ne nous a pas empêchés de remarquer la variété des styles et le niveau qualitatif incroyable des vins de la région. Du coup,  chez Mi-Fugue Mi-Raisin on ose dire que les vins blancs du Jura font partie, avec la Loire, des plus grands, quitte à passer pour des cavistes sectaires, subjectifs et partiaux. En plein Paname, Mi-Fugue est fier de proposer les vins de huit vignerons jurassiens et le pire c’est qu’on n’arrive pas à obtenir assez de vins « jurassiques » entre la hausse de la demande et la série de maigres vendanges (une litote!)…

Voici un tour d’horizon rapide des vignerons et vins goûtés (pour vous!):

Pascal et Evelyne Clairet, Domaine de la Tournelle, Arbois. Les vins sont de plus en plus élégants et ciselés, avec notamment une cuvée « Fleur de Savagnin » 2011 d’une grande finesse et un Trousseau des Corvées 2012 qui fera honneur au gibier de cet automne. Quant au Vin Jaune, il est d’un rapport qualité-prix-plaisir incroyable!

 

Raphaël Monnier, Domaine Ratapoil, Arc-et-Senans. Un professeur d’histoire – vigneron! S’il est aussi doué comme prof que comme vigneron, nous voulons bien lui confier nos enfants!…avec notamment un Savagnin 2009 « L’Indocile » à se damner et un Pinot Noir 2012 « L’Ingénu » d’une finesse bourguignonne…à un prix jurassien!

 

Etienne Thiébaud. Domaine Les Cavarodes à Cramans. Un des futurs grands du Jura. Un jeune vigneron discret et sympathique, gros bosseur dans ses vignes…et ça se ressent à la dégustation: les vins sont d’une définition aromatique et d’une pureté à couper le souffle. Il élabore notamment une cuvée de Savagnin sur un terroir Argilo-Calcaire, « Ostrea Virgula », un vin avec des notes de cumin et de curry (il faut le boire pour le croire), juste sidérant! En ce moment vous trouverez chez Mi-Fugue Le trouseeau de Messagelin 2012, Le Chardonnay de Messagelin 2011, Ostrea Virgula 2011 et La Rigole (Savagnin) 2010.

 

Jean-Baptiste Menigoz, domaine Les Bottes Rouges à Abergement le Petit. Une autre valeur sûre à suivre: vigneron hyper jovial et sympathique qui élabore des vins d’une remarquable finesse. Ses vins seront disponibles chez Mi-Fugue pour les beaux jours (enfin, espérons-le!), en mars 2014.

 

    

Emille et Alexis Porteret, Domaine des Bodines à Arbois. Ne vous fiez pas à la forme de la bouteille et l’étiquette: ce ne sont pas des vins d’Arbois classiques. Ici on est sur la finesse, la fraîcheur et la complexité. Ses vins seront également disponibles en mars.

 

 

Céline Gormally, Les Dolomies à Passenans. Nous vous en avions déjà parlé: nous étions tombés sous les charme des vins de cette vigneronne il y a un an, et depuis les vins gagnent en profondeur et en complexité. Le millésime 2012 du domaine sera bientôt disponible. En attendant, il nous reste quelques bouteilles de son superbe Savagnin de Voile 2009 « Just Married ».

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Le ‘Beaujo’ 2012 d’Yvon Métras…

On vous l’avait déjà dit, 2012 est une très grande année dans le Beaujolais…mais aussi une très petite année en termes de récolte, avec tout juste 50% des quantités « normales ». Nous utilisons des guillemets car à force de voir des millésimes de misère se succéder il faudra bientôt revoir la norme à la baisse.

En 2012 tout y est: la fraîcheur, la finesse, l’élégance, la longueur, l’équilibre et le potentiel de garde. A chaque bouteille de 2012 qu’on ouvre on se dit que décidément la nature aime bien frustrer les amateurs et les vignerons.

Malheureusement pour nous, il existe une relation inverse entre quantité et qualité. La vigne, si elle est privée de la moitié de ses raisins,  « s’occupera » mieux des 50% restants… à condition bien sûr que les conditions climatiques ne compromettent pas les vendanges. Rappelez-vous ce qui s’est passé en 2012: après un printemps mitigé et un début d’été catastrophique, les mois d’août et de septembre ont permis de rattraper le millésime. Du coup, le Gamay qui n’aime pas les chaleurs excessives a pu donner la pleine mesure de son talent: fruit, rondeur et élégance.

…Et si vous voulez passer à la pratique, vous pouvez essayer le Beaujolais 2012 d’Yvon Métras, vigneron connu, reconnu et surdoué de Fleurie. Avec 11.5% d’alcool et un fruit à se damner, ne comptez pas garder un fond de bouteille pour le lendemain! Le vin est d’une rare complexité tout en étant hautement buvable.  Certains diront que les vins d’Yvon sont chers par rapport à d’autres domaines de la région, mais comparons ce qui est comparable: à moins de vingt euros vous trouverez difficilement un Pinot Noir de Bourgogne de ce niveau.

Mi-Fugue Mi-Raisin a aussi reçu le Fleurie 2012 d’Yvon. Sachant qu’il n’y aura pas de  cuvée « Ultime » en 2012 et qu’elle est entièrement passée dans l’unique cuvée de Fleurie, on tient-là une merveille de profondeur , de finesse et de plaisir!

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Les Buttes de Saint-Germain-des-Près

Non, ceci n’est pas la dernière cuvée « branchouille »  destinée aux touristes des Deux Magots ou du Café Flore qui sirotent un verre avant d’aller acheter un costume trois pièces chez Giorgio A. ou une bague chez Christian D.

Saint-Germain-des-Près est une commune située entre Angers et Nantes. On est encore en Maine-et-Loire (dans le « 49 »), le « Far West » du Chenin car à quelques kilomètres de là on entre sur les terres du Muscadet.

Charles-Emmanuel et Sandrine Girard sont à la tête de ce micro-domaine de 50 ares (5 000 mètres carrés!) depuis un an. On peut certes trouver plus petit, mais on tombe dans la catégorie « jardinage ».

L’histoire de ce domaine et de cette cuvée est singulière. La parcelle appartenait à Patrick Baudouin, vigneron en Anjou. A l’époque son maître de Chai, Clément Baraut – qui élabore aujourd’hui des Savennières de rêve – nous expliquait la galère des trajets quotidiens pour aller traiter la parcelle. Du coup Patrick Baudouin l’a vendue à Charles-Emmanuel Girard, œnologue qui conseillait des domaines tels que René Mosse, le Clos Rougeard, Benoît Courault, Richard Leroy… Vous l’aurez deviné, Charles-Emmanuel connait le vin et ne pratique pas le « bidouillage chimique ». Le laboratoire pour lequel il travaillait ayant fermé ses portes, Charles-Emmanuel a cédé à son envie de devenir vigneron et a acquis cette parcelle. On devrait plutôt dire « l’unique parcelle » de Saint-Germain-des-Près car les agriculteurs du coin ont eu la bonne idée d’arracher les vignes et de planter des céréales…même en coteau! On se retrouve donc dans le cas surréaliste d’une petite parcelle qui résiste face à l’envahisseur céréalier. Qu’un des plus beaux terroirs de Loire soit consacré à du blé laisse songeur. En goûtant le vin on réalise l’ampleur du gâchis… et la chance que nous avons de boire ne serait-ce qu’une goutte de ce vin, car ici on frise les records de confidentialité: 500 bouteilles! Alors oui, on admet qu’on est (presque) dans le cas d’un particulier qui possède une vigne et qui fait plaisir à sa famille et à ses copains, sauf que Charles-Emmanuel a un savoir-faire qui dépasse largement celui du vigneron du dimanche… et ça se sent à la dégustation.

Le vin est d’une élégance à couper le souffle. La minéralité et la pureté du vin proviennent (en partie) du sol schisteux qui rappellent ceux du Muscadet (on est à 30 kilomètres d’Ancenis). Cette vivacité (sans aucune dureté) s’accompagne d’un fruit que seul le Chenin peut conférer.

Pour la petite histoire, nous avons goûté ce vin la première fois chez Richard Leroy et l’après-midi même nous participions à l’étiquetage des bouteilles. Une telle rencontre crée des liens et nous sommes fiers de pouvoir proposer quelques bouteilles de ce superbe Chenin à un prix plus que raisonnable (l’équivalent d’un Magnum de Mouton Cadet blanc!).

N’attendez pas trop car avec une production de 500 bouteilles, ça durera moins longtemps que les contributions…

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Les vigneronnes…encore et toujours

 

Décidément les vigneronnes ont les faveurs de la presse. Après un article paru dans « Libé » (voir notre article « les cons au masculin…et le vin au féminin »Télérama reprend le flambeau avec une mention spéciale pour les « néo-vigneronnes », des femmes venues d’autres horizons et qui se sont reconverties au dur métier de vigneron par amour de la terre et du vin. Les journalistes ont rencontré quatre vigneronnes: Noëlla Morantin (à Pouillé, Loire), Céline Gormally (les Dolomies, Jura), France Gonzalvez (Blacé, Beaujolais) et Muriel Giudicelli (Patrimonio, Corse)… et brossé quatre portraits attachants et vivants. L’article note à juste titre que ces néo-vigneronnes ont opéré un virage à 180 degrés par passion. Et si on est passionné de la vigne et du vin, ce n’est pas pour y balancer des pesticides, levures chimiques et sulfites. Comme dans l’article de Libération, les journalistes notent l’air goguenard et amusé des voisins qui ont vu débarquer ces femmes déterminées ayant une autre approche du vin.
Le pari est réussi pour ces vigneronnes car aujourd’hui elles n’ont plus rien à vendre. Comme le disent si justement les journalistes, si vous voulez goûter leurs nectars, filez chez votre caviste (Mi-Fugue vous propose les cuvées de trois de ces charmantes vigneronnes…)

Pour étayer l’article, nous pouvons citer l’exemple différent de vigneronnes qui ont hérité d’un domaine et qui ont dû se battre pour imposer un point de vue radicalement différent de celui de leurs parents. Nous pensons particulièrement à Claire Naudin à Magny les Villers (voir « Claire Naudin, le charme de la Bourgogne ») qui a dû lutter pour changer le type de vinification sur le domaine Henri Naudin-Ferrand.

Une chose est sûre, que l’on soit néo-vigneron ou vigneronne, le pari est risqué (et sans doute davantage pour la gent féminine). En revanche, ces « néos » apportent un regard neuf et une expérience enrichissante, qu’ils viennent du marketing (Noëlla Morantin), de la banque (Richard Leroy) ou de la politique (Jean-Christophe Comor).
Peut-être est-ce aussi le signe que la France acquiert enfin la souplesse des pays anglo-saxons et qu’on n’est plus condamné à exercer toute sa vie le métier qu’on a choisi à vingt ans.
Qui aurait dit il y a vingt ans que le monde du vin serait précurseur dans ce domaine?

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Clos Saint André: le grand Bordeaux, le vrai, le bon…ça existe!

                          

Les amateurs vous le diront, toutes les régions se démènent pour faire du bon  vin…sauf Bordeaux qui est à la traîne, la réputation mondiale des vins de la région incitant les « Grands Châteaux » à jouer la carte du classicisme. Ce tableau mérite quand même d’être nuancé. On peut en effet distinguer plusieurs catégories de domaines.

– Les petits vignobles qui ont compris qu’on pouvait faire des vins buvables à moins de dix euros. Ils sont de plus en plus nombreux à privilégier le fruit et l’expression du terroir. Nous vous en reparlerons bientôt…

– Les  vignobles « prestigieux » qui ont eu l’idée saugrenue de transformer le vin en instrument financier. Prenez le Château Cheval Blanc à Saint-Emilion, par exemple, propriété des milliardaires Bernard Arnaud et Albert Frère.

                  

Avec un chai supersonique – conçu par Portzamparc – qui a coûté la bagatelle de 16 millions d’euros, il n’y a aucun doute: vous êtes en présence du fleuron des vins « made in France ». Mais regardez le chai de plus près: il est tellement propre que vous pourriez manger par terre…sauf qu’avec une telle propreté vous n’aurez aucune levure indigène. Le vin sera donc « levuré », en plus d’autres bidouillages chimiques nécessaires pour l’élaboration d’un « grand vin ».

– En marge de ces deux catégories, il y a (fort heureusement!) une poignée de vignerons qui se battent pour donner une autre idée du Bordeaux, celle de vins reflétant un terroir. Ces vignerons s’appellent Michel Favard (Château Meylet à Saint-Emilion), Grégoire Hubeau (Canon Fronsac)… et Jean-Claude Desmarty du Clos Saint André à Pomerol.

Avec 60 ares, Le Clos Saint André est loin derrière les vignobles prestigieux… en superficie. Il est 65 fois plus petit que Cheval Blanc. Jean-Claude Desmarty produit environ 2500 bouteilles par an. Au prix de vente moyen d’une bouteille de Clos Saint André, nous avons calculé qu’il lui faudrait 430 ans pour financer le même chai « high tech » en y consacrant quand même 50% des revenus du domaine.

Nous ne pouvons donc pas comparer ce qui est incomparable. Le hic c’est qu’avec le travail acharné de Jean-Claude à la vigne et à la vinification, les vins sont vraiment incomparables. Comme tout vrai passionné qui se respecte, il est  en perpétuel questionnement tout en ayant des convictions et le souci de la perfection. Il travaille le sol au cheval, ce qui lui permet d’obtenir un travail plus précis et tout en douceur. Pour Jean-Claude la douceur est le maître mot: pas question de « heurter » le raisin ou le vin. Pour cela, il met les moyens: à la vendange ils sont quatorze à opérer un tri sélectif. Le raisin est ramassé en petites cagettes et apporté au chai à dos d’homme! Le pressurage est très doux et privilégie la qualité plutôt que le volume. Jean-Claude est surtout à la recherche d’un équilibre, que ce soit à la vigne (équilibre sol – plante) ou à la vinification.

Le résultat dans le verre (c’est ce qui compte!) est à la hauteur: ses vins ont à la fois une densité et un soyeux incomparables! Nous sommes en présence de superbes vins procurant une grande émotion…

Les amateurs de vins « nature » commençaient à perdre espoir. Qu’ils se rassurent: grâce à des domaines comme Clos Saint André (ou Château Meylet), Bordeaux vous offre enfin des vins délirants à des prix  corrects  plutôt que des vins (tout juste) corrects à des prix délirants…

 
Données techniques:
Sols: argiles fines
Age des vignes : une soixantaine d’année en moyenne, avec des pieds de plus de 80 ans.
Rendements:  30hl/hectare.
Encépagement : Merlot à 80%, Cabernet franc et Cabernet sauvignon.

 

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J’en ai rêvé, Emmanuel Brochet l’a fait….

      

« 5290 bouteilles produites »… C’est ce que vous pourrez lire sur l’étiquette de ce Champagne que 99,99% d’entre vous ne connaissent pas. Et pour cause: Emmanuel Brochet n’élabore qu’une seule cuvée, « Le Mont Benoît Premier Cru » (il a abandonné sa cuvée « Empreinte »). Vous vous posez sans doute la question pertinente de savoir comment on peut vivre de la vente de 5290 bouteille par an, à moins de proposer la bouteille à 1000 euros. Pour expliquer cet étrange phénomène, un bref aperçu de la région s’impose.

Depuis quelques années les amateurs de vin assistent à une révolution qui pour la première fois dans l’histoire de l’humanité profitera véritablement au peuple: derrière la façade paisible des « grandes maisons »  des jeunes vignerons talentueux poussent au portillon pour promouvoir la notion de terroir et démontrer que le Champagne n’est pas uniquement un breuvage à bulles créé pour fêter un événement. C’est une chose de le faire dans un région où l’hectare est à 1500 euros, mais c’est une autre paire de manches de le faire dans une région où l’hectare dépasse le million d’euros. Alors forcément les « grandes marques » représentent plus de 80% du marché et un jeune vigneron désirant s’installer sur la côte des Blancs ou la montagne de Reims est prié d’aller voir ailleurs… à moins de louer une parcelle. Ces contrats de fermage sauvent les jeunes vignerons  en leur permettant de vendre une partie de la récolte aux grandes maisons (le « loyer ») et d’élaborer des vins de rêve sur un domaine viable.

Ces vignerons engagés produisent des vins de plus en plus secs tout en étant plus fins et fruités, reflétant le millésime et le terroir. Les « grandes maisons » vous expliquent qu’ils cherchent à créer un goût « maison » identifiable que vous trouverez sur chaque cuvée et à chaque dîner de Noël. Quand on produit plus de 30 millions de bouteilles (Moët et Chandon), on achète beaucoup de raisin partout, pas forcément de la meilleure qualité et encore moins à la bonne maturité. Au moment du dégorgement le Champagne est « généreusement » dosé pour masquer le manque de maturité et pour le standardiser. Mais les amateurs ne se font plus prendre au piège et recherchent des vins certes avec des bulles, mais avec une forte identité.

     

Emmanuel Brochet a eu la chance de récupérer de ses parents une parcelle de 2.5 hectares louée auparavant à d’autres vignerons. Il est donc le premier vigneron de la famille et n’est pas lié par un contrat de fermage. Son approche et sa philosophie font penser à un autre vigneron, Richard Leroy: les deux sont passionnés et préfèrent vivre simplement tout en élaborant des vins de rêve. Leur  priorité est de rentrer des raisins sains et équilibrés leur permettant d’aller le plus loin possible dans la vinification.

La parcelle est située à quelques kilomètres à l’ouest de Reims, sur des sols argilo-limoneux en surface et crayeux en sous-sols. On obtient donc des vins secs d’une grande minéralité, mais avec un très beau fruit. Paradoxalement, on est  à la fois sur un Champagne d’esthète, précis, minéral, pur  et sur un vin de (grand!) plaisir.

Voici donc notre chouchou le plus récent, un superbe Champagne d’une grande pureté à un rapport qualité-prix juste hallucinant. Le seul hic: avec une production aussi limitée, nous n’avons obtenu que…60 bouteilles par an!

 

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Samedi 14 septembre 2013: dégustation des vins de Bruno Rochard (Rablay sur Layon, Anjou)

    

Pour attaquer la rentrée en beauté, Mi-Fugue Mi-Raisin vous invite à partager un moment convivial en compagnie de Bruno Rochard (domaine de Mirebeau), le samedi 14 septembre à partir de 17h30.

Nous vous avions déjà présenté ses vins gourmands, élégants, soyeux, complexes et d’un incroyable rapport qualité-prix (Une Journée en Anjou chez Bruno Rochard). On se demande aujourd’hui pourquoi le domaine n’est pas plus connu (même s’il est de plus en plus fréquemment en rupture). A ce niveau qualitatif, le domaine ne peut que gagner en notoriété… et il le mérite amplement! En attendant, venez vous faire une opinion chez Mi-Fugue Mi-Raisin. Pour la petite histoire, Richard Leroy fait partie des vendangeurs du domaine de Mirebeau, signe que les vignes sont impeccablement tenues et le vin vibrant!

Bruno Rochard présentera les cuvées suivantes:

Les feuillettes 2012: la petite cuvée d’Anjou blanc sec. Fruité et minéral avec une très belle fraîcheur. Idéal à l’apéritif.

Le P’tit Clou 2012 : le petit Anjou rouge (Cabernet Franc). Rond, souple, gourmand.

Le Gué des Mûriers 2012: son Grolleau Noir, plus dense et profond. Un superbe rouge de gastronomie.

Moque Souris 2010: son (très!) grand Anjou blanc… Un Chenin d’une grande densité et complexité mais aussi d’une grande « buvabilité ».

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L’Anjou blanc 2011 du domaine Andrée

Quitte à passer pour des monomaniaques de l’Anjou, l’équipe de Mi-Fugue Mi-Raisin ouvre le bal de la rentrée avec l’Anjou blanc 2011 de Stéphane Erissé. Après tout, ce n’est pas de notre faute si le Chenin est un cépage génial et que cette belle région bouillonne de vignerons talentueux.

Le métier de caviste ressemble un peu à celui de galeriste: il s’agit de dénicher les talents avant que la planète entière ne s’en empare (on pense notamment à un certain vigneron et une certaine bande dessinée…). Stéphane en est à son premier millésime (sauf pour son rosé), mais aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des millésimes…

Il faut dire que nous attendions cette bouteille de blanc depuis un certain moment. Nous l’avions goûté une première fois sur fût au domaine en octobre 2012… et étions tombés sous le charme d’un superbe Chenin en cours d’élevage qui ne demandait qu’à gagner en complexité. Stéphane étant un vigneron qui se pose beaucoup de questions tout en sachant où il va (et il ira loin!), il est passé à Paris en avril pour nous faire goûter entre autres une bouteille de blanc qu’il avait prélevée sur plusieurs fûts et qui préfigurait en quelque sorte la bouteille  « finale ». Le blanc avait encore gagné en profondeur et en complexité. Après la mise en bouteilles, certains clients ont pu (enfin!) le découvrir lors d’une dégustation chez Mi-Fugue en juin.  Quand on goûte un Chenin de ce niveau on a forcément envie de repartir avec une ou plusieurs bouteilles, mais Stéphane n’ayant pas reçu les étiquettes à temps, les clients impatients ont dû partir en vacances, histoire de rendre l’attente moins pénible.

Les vignes de Stéphane sont situées à Saint Georges sur Layon, à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Saumur. Sa parcelle de Chenin s’étend sur 1.5 hectares, avec des vignes de plus de quatre-vingts ans sur des sols d’argiles sableuses.

Quant au vin, plutôt que de vous ressortir les mêmes qualificatifs (équilibré, riche, complexe, frais, minéral, long en bouche, avec des notes d’agrumes qui n’en finissent pas…), on a envie de vous dire: procurez-vous un flacon (tant qu’il y en a). Vous serez bluffés!

L’Anjou 2011 du domaine Andrée fait résolument partie des grands vins blancs de Loire…

Données techniques:

Superficie: 1.5 hectares
Sols: carbonifères; argiles sableuses
Densité de plantation: 4500 pieds / hectare
Rendements: 20 hectolitres / hectare
Vinification: débourbage léger; entonnage en fûts (40% fûts neufs Stockinger); élevage sur lies fines pendant 18 mois (sans bâtonnage)
Sulfites ajoutés: 1.5 grammes par hectolitre (faible!) à la mise en bouteille.
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Mi-Fugue Mi-Raisin vous souhaite un bel été…

…tranquille, doux, ensoleillé et sec… mais quand même légèrement arrosé (de bons vins).

Quant aux travailleurs, nous leur souhaitons bon courage et les  informons que la cave reste ouverte tout le mois d’août (sauf le 15!) avec des horaires modifiés du 1er au 25 inclus:

– Lundi: fermé

– Du mardi au samedi: 10h30 à 13h15 puis de 16h30 à 20h30

– Dimanche: de 10h30 à 13h15

 

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La Guinguette de Sébastien Cornille…un air de vacances

Paris l’été – vidé de ses voitures et des parisiens pressés –  retrouve son charme inimitable qui donne envie de flâner et de se perdre dans les ruelles. La ville retrouve son âme et son authenticité, avec ses terrasses et ses bistrots. Mais Paris l’été c’est aussi la chaleur étouffante et l’humidité. On attend avec impatience la fin de journée, guettant la moindre brise et la chute salvatrice du mercure. C’est dans ces moments-là qu’on bénit l’existence de vins légers, fruités et élégants tels que La Guinguette du domaine de La Roche Bleue.

Sébastien Cornille est un jeune vigneron fort sympathique qui s’est installé en 2007 à Marçon (à une quarantaine de kilomètres du Mans) sur un domaine de 6.4 hectares. Il produit un Jasnières, un Chenin blanc sec et minéral. Amateurs de Meursault et de Condrieu, passez votre chemin! Le Jasnières de Sébastien est minéral, vif, tendu, iodé  et sec, mais sans aucune acidité ou « verdeur ». Vous n’aurez donc pas à craindre un déchaussement de dents. Au contraire, un fruit d’une grande délicatesse enrobe la trame minérale et adoucit le vin. Le terroir exceptionnel, le cépage (un des plus grands!) et le savoir-faire du vigneron donnent un vin d’une pureté et d’une finesse sidérantes… capable de vieillir plusieurs décennies.

Mais revenons à La Guinguette, notre chouchou de l’été avec les Herbes Folles de Clément Baraut. La Guinguette est un rouge léger (11.5° d’alcool) à base de Gamay et de Pineau d’Aunis, cépage ligérien connu pour sa finesse et ses notes poivrées. Le Gamay adoucit le vin en lui conférant rondeur et fruité et le Pineau d’Aunis lui donne un côté légèrement épicé et poivré. Tout comme le Pinot Noir, la grande délicatesse du Pineau d’Aunis est à la fois son point fort et son talon d’Achille: mal vinifié, un « Aunis » est tout simplement imbuvable, avec des notes  végétales et herbacées. En revanche, donnez une parcelle d’Aunis à un vigneron comme Sébastien Cornille et il en fera une merveille de finesse et d’élégance.

Les amateurs l’ont sans doute remarqué, quand le vin est bon on a envie de l’associer à d’autres émotions: un bon plat, un disque ou un film. Ce soir-là, La Guinguette nous a donné envie de nous replonger dans le Paris nostalgique des Enfants du Paradis, chef d’œuvre de Marcel Carné qui n’a pas pris une ride en 68 ans, avec Arletty (Garance) toujours aussi belle et rayonnante, Jean-Louis Barraut (Baptiste) tendre et émouvant et les dialogues de Prévert géniaux et indémodables.

Grâce à la Guinguette on (re)découvre que le vin est une émotion en soi qui possède aussi le pouvoir magique d’en susciter d’autres…

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Aaahh…Les Herbes Folles de Clément Baraut!

–  Si la chaleur estivale vous assomme et que vous êtes allergique au rosé …

– Si vous recherchez un vin explosif en fruits, léger (11,5° d’alcool), frais et qui rend joyeux…

– Si vous avez envie d’un vin moins classique à base de Grolleau Noir (cépage de la Loire) qui vous titille les papilles…

– Si vous êtes allergique aux sulfites et que vous voulez un vin naturel sans un milligramme de SO2 ajouté qui tienne la route (ou plutôt l’air)…

– Si vous connaissez et appréciez les Savennières de Clément Baraut, ex-vinificateur du domaine Baudouin qui s’est lancé en solo il y a trois ans …

– Si pour vous bon et rare (une petite parcelle, quelques centaines de bouteilles et deux points de vente à Paname, dont Mi-Fugue) ne rime pas forcément avec cher (vous en aurez  pour l’équivalent d’une place de cinéma)…

– Si vous n’avez pas peur que ses délicates  notes florales et sa finale de fruits rouges vous fassent sombrer dans une douce accoutumance…

– Si enfin vous voulez faire le geste qui sauve l’unique, le vrai, le bon vigneron qui pense à vous en élaborant des vins authentiques sans bidouillage chimique…

…Alors n’hésitez pas: buvez les Herbes Folles de Clément Baraut!

Parole de Mi-Fugue: vous ne le regretterez pas!

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Claire Naudin, le charme de la Bourgogne

Après une bonne soixantaine de billets publiés sur ce blog, il était grand temps  de vous faire part de notre coup de foudre pour les vins de Claire Naudin. Alors pourquoi si tard alors que nous aimons et défendons ses vins depuis plus de six ans?  On n’ose pas faire trop de bruit autour de ce domaine par respect pour une vigneronne humble et discrète, amoureuse de son domaine et de ses vignes.

Le domaine Henri Naudin-Ferrand est situé à Magny-lès-Villers, à quelques kilomètres de Nuits-Saint-Georges. Claire a repris le domaine de son père en 1994 et a réussi à imposer son style, privilégiant une viticulture raisonnée et une remise en question permanente des pratiques « chimiques ». Facile, me dire-vous: après tout ils sont légion à en faire autant…Oui, mais pas à la tête d’un domaine de 22 hectares! Car avec cette superficie (220 000 mètres carrés si vous préférez…) on est à la fois vigneron et chef d’entreprise. Claire allie les deux avec bonheur. En buvant ses vins on ne peut s’empêcher de faire le rapprochement avec Marcel Richaud…Pas au niveau des cépages ou de la concentration du vin, bien sûr! On pense plutôt à la gageure consistant à élaborer des vins aussi purs et fins sur un domaine aussi vaste.

Au risque de schématiser un peu, le domaine élabore des vins « Nature » sur quatre hectares, le reste produisant des vins plus traditionnels mais dignes d’être bus par les amateurs assoiffés  les plus exigeants. Depuis plusieurs années Claire se démène pour augmenter la part des vins naturels qui totalisent aujourd’hui sept cuvées et qui portent pour la plupart le nom de fleurs que l’on trouve dans ses vignes: Bellis Perennis pour le  Hautes Côtes de Beaune blanc, Orchis Mascula  pour le Hautes Côtes de Beaune rouge. En ce moment nous avons un faible pour le Myosotis Arvensis, un Hautes Côtes de Nuits rouge d’une finesse et d’une élégance à se damner. Les Pinots Noirs de Claire ont une  teinte oscillant entre la fraise et le carmin, une belle robe pâle qui nous rappelle les pétales de rose. En bouche les vins sont d’une précision et d’une pureté sidérantes. Face à une telle élégance et une telle finesse on se dit que oui, le Pinot Noir est le plus grand cépage au monde! Ne soyons pas si dogmatiques: un des plus grands cépages… Le secret de vins aussi magiques? Nous vous le disions: un questionnement permanent, une approche d’une grande humilité et un travail acharné des vignes. D’ailleurs, de son côté Claire refuse tout dogmatisme: la vinification se fait sans sulfites, mais s’il faut ajouter une dose homéopathique à la mise en bouteille, elle le fait, histoire d’éviter les problèmes liés au  transport et au vieillissement. Nous n’avons jamais eu de bouteilles du domaine oxydées avec ce goût de « mine de crayon » ou de « graphite » qui apparaît sur certain Pinots Noirs « Nature » au bout d’une demi-heure d’aération… et Dieu sait que nous en avons bues!

Nous avons oublié un dernier détail qui a son importance en Bourgogne: un rapport qualité-prix qui rend chaque gorgée (encore) plus facile à avaler. Une bénédiction dans une région réputée hors de prix!

La vigne d’Echézeaux de Claire avec le Clos de Vougeot en arrière-plan

En ce moment Mi-Fugue Mi-Raisin vous propose les vins suivants:

Bourgogne Hautes Côtes de Nuits blanc 2008. Un vin alliant le gras du Chardonnay et une belle vivacité.

Bourgogne Hautes Côtes de Beaune rouge 2011. Un vin très fin, avec des notes dominantes de cerise. Idéal pour l’été.

Bourgogne Hautes Côtes de Nuits rouge Myosotis Arvensis 2010. Vin rare (2000 bouteilles) d’une rare finesse et complexité. Notre chouchou!

Nuits-Saint-Georges Les Damodes 2008. Très beau vin de garde. Les tannins sont enrobés par un beau fruit.

… Et pour vous aider à affronter la dure réalité de la reprise, nous vous proposerons en septembre les vins suivants: Myosotis 2011, Orchis Mascula 2011 et Nuits-Saint-Georges Les Damodes 2011.

On ne trouve pas que du raisin dans les vignes de Claire

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Clos Rougeard « Le Bourg » 1990 et Vouvray « Goutte d’Or » 1990…

Voici deux bouteilles mythiques, deux vins (presque)  introuvables qui enflamment forums, blogs et salles des ventes. A titre d’exemple, lors du célèbre « vide-cave » du restaurant La Tour d’Argent en 2009 le Vouvray « La Goutte d’Or » 1990 de Philippe Foreau s’était vendu à 278 euros  la quille (nous l’avions acheté au domaine à l’époque à 80 francs). Idem pour le Saumur-Champigny Clos Rougeard des frères Nady et Charlie Foucault dont une bouteille de « Bourg » 1990 a atteint la bagatelle de 450 euros dans une vente récente.

Alors on s’interroge forcément sur ce genre de vin. Est-ce la spéculation et la fièvre autour de telles bouteilles qui entretiennent le mythe ou la qualité intrinsèque des vins?

Pour répondre à cette question épineuse nous avons demandé à deux copains (amateurs bien sûr) de se sacrifier pour la cause et nous nous sommes dirigés (munis de nos nectars « perso ») vers notre restaurant fétiche, L’Ordonnance, niché dans un quartier paisible du 14ème arrondissement de Paname. Le chef des lieux, Frédéric Chalette, grand virtuose du piano (de cuisson), mitonne des plats fins, savoureux et généreux. Bref, l’endroit idéal pour une telle dégustation.

Pour s’échauffer les papilles nous avons commencé par un joli Saumur blanc 2000 d’Antoine Foucault (domaine du Collier) aux notes de Chenin évolué, mais sans aucune trace de fatigue ou d’oxydation. La soirée commençait plutôt bien…

Puis vint le moment tant attendu: l’ouverture du « Bourg » 1990. Nous ne l’avions pas regoûté depuis une quinzaine d’années.

La robe grenat est superbe et le premier nez  est typique d’un grand Cabernet Franc évolué mais  loin de son point de déclin: tabac, sous-bois et champignons. La bouche est à l’avenant avec une densité et un soyeux (le yin et le yang!) hallucinants. Le vin a complètement digéré le bois et la maturité du millésime ainsi que la savoir-faire des vignerons ont fait le reste. Un grand vin rouge qu’on est content d’avoir bu une fois dans sa vie!

Pour le dessert, nous avons soigneusement évité le guet-apens « mousse au chocolat et vin liquoreux ». Nous nous sommes contentés de siroter le Vouvray « Goutte d’Or » 1990. Pour la petite histoire il y a eu trois cuvées « Goutte d’Or » dans l’histoire du domaine: 1947,  1990… et maintenant 2011. Le vigneron n’élabore cette cuvée que dans des années exceptionnelles. Le taux de sucre résiduel tourne autour de 250 grammes par litre, de quoi vous rendre instantanément diabétique…Heureusement que l’acidité de folie du Chenin tend le vin telle une arbalète. Résultat: au bout de 23 ans on obtient un vin ambré d’une concentration inouïe avec des notes de raisins de Corinthe. Certes, ce vin choquerait plus d’un amateur de vins naturels habitué à des taux de sulfites plus bas, mais la Goutte d’Or 1990 reste quand même une très belle expérience gustative.

Disons-le franchement: si on s’en était sorti à 600 euros par tête dans un étoilé parisien (ce qui est plutôt un minimum avec ces vins) on aurait fait grise mine. Mais là, on ressort ragaillardi par un très bon moment passé entre amis.

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Cyril Fhal, Domaine Clos du Rouge Gorge

Le Roussillon est devenu la « Sillicon Valley »  des vins naturels: de nombreux jeunes vignerons talentueux s’exilent pour s’installer sur des grands terroirs bien moins chers qu’ailleurs. Cyril Fhal en fait partie depuis une dizaine d’années, après un passage dans la Loire. Son domaine, Le Clos du Rouge Gorge, situé à Latour de France, s’étend sur 5 hectares, avec des rendements de misère (entre 15 et 20 hectolitres par hectare), soit environ 9000 bouteilles à l’année. Inutile de vous dire que vous n’en trouverez pas chez Carrefour…

Les vignes poussent sur des sols de Gneiss, semblable au granite (les géologues nous pardonneront cette approximation!) et conférant aux vins légèreté et finesse. Cyril  privilégie des cépages réputés pour leur fraîcheur et délicatesse: Grenache, Carignan et Cinsault.

Poussant la logique jusqu’au bout , il prône une vinification douce afin d’obtenir des vins élégants. Pour les amateurs de détails techniques, la vinification est faite en grappes entières, avec un léger foulage au pied  à l’encuvage, une extraction douce à basse température, sans pigeage ni remontage. L’élevage se fait sur lies fines sans soutirage.

Vous l’aurez compris, pour Cyril le vin a quelque chose d’humain: moins on le brusque, mieux il se porte!… et les vins du Clos du Rouge Gorge se portent à merveille. Ils ont à la fois une  douceur et une densité qui les rendent complexes et vibrants, un peu à l’image de notre chouchou corse, le domaine U Stiliccionu (mais avec une palette aromatique différente, bien sûr!)

En ce moment, Mi-Fugue Mi-Raisin vous propose deux cuvées:

Clos du Rouge Gorge Jeunes Vignes 2011. 100% Grenache. Une véritable infusion de fruits, d’une finesse et d’une élégance à vous rendre dépendant! En le goûtant on pense à une infusion de Grenache!

L’Ubac 2011. L’arlésienne du domaine. Nous avons réussi à grappiller 6 bouteilles pour l’année! Il s’agit de la cuvée issue du grand terroir du domaine, une parcelle face nord, comme son nom l’indique, avec une palette de cépages complémentaires: Cinsault, Carignan et Grenache âgés de 40 à 103 ans. Pour la petite histoire, il s’agit d’une parcelle pentue, venteuse et inaccessible aux engins agricoles… que personne ne voulait travailler. Heureusement que Cyril y est allé à la pioche car pour Mi-Fugue il s’agit certainement d’un des plus grands vins rouges de la région (et osons-le, de France). Un vin sublime, une très grande émotion!

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Les Dolomies, un domaine engagé…

    

La consommation engagée n’est – heureusement! –  plus le fait de quelques individus isolés.  Si nous sommes de plus en plus nombreux à refuser d’ingurgiter des produits chimiques, la consommation responsable est un acte difficile à assumer totalement et pleinement, compte tenu des complications et des méandres de nos vies d’occidentaux « mondialisés ». L’exemple le plus connu est celui de biscuits « bio » à l’huile de palme, huile certes biologique, mais dont la culture à l’autre bout de la planète ravage l’environnement.

Autre paradoxe de nos vies de « citoyens responsables »: le décalage entre nos habitudes de consommation et de placement financier. Combien d’entre nous mangent bio et possèdent un compte épargne dans une grande banque…qui placera les deniers chez Kraft ou Unilever?

Heureusement qu’il y a Terre de Liens, un réseau associatif d’aide aux agriculteurs désirant s’installer… et pratiquer une agriculture biologique grâce à une épargne collective (gérée par La Foncière) et des dons. Consultez leur site, et notamment les chiffres qui donnent le vertige (ou plutôt la nausée): plus de 200 petites fermes disparaissent chaque semaine au profit de grosses exploitations, 1300 hectares par semaine recouverts de bitume, moins de 3.5% des surfaces agricoles en bio…

La vigneronne jurassienne Céline Gormally a pu démarrer son domaine Les Dolomies (3.6 hectares) en 2008 grâce à ce réseau associatif. Elle a poussé le vice jusqu’à louer les ceps de vigne à une AMAP (Aide au Maintient d’une Agriculture Paysanne), le loyer étant perçu sous forme de vin cédé l’année d’après! Bref, vous l’aurez compris, si vous avez la volonté et l’envie de faire du bon et du bio, ne comptez pas sur les mammouths administratifs, mais plutôt sur le système D associatif…

Le domaine est situé à Passenans, charmant village au sud d’Arbois. A l’image de la vigneronne, les vins ont une personnalité affirmée tout en restant accessibles… A commencer par un Trousseau « En Rollion » 2011, véritable explosion de fruits. Un vin d’une finesse et d’une gourmandise incroyables. Les 60 bouteilles de Mi-Fugue ont été dévalisées en moins de deux! Le Chardonnay « Les Combes » 2011, vif et minéral accompagne à merveille les crustacés. Le très beau  Savagnin ouillé « En Rolion » 2011 plus gras, est marqué par des notes d’agrumes. Pour finir en beauté le Savagnin de voile « Just married » 2009 possède une légère note oxydative remarquablement intégrée au vin. Le compagnon idéal d’un vieux Comté ou d’un poulet au vin jaune.

Bref, Céline Gormally a poussé la logique (économique et écologique)  jusqu’au bout : partie de rien, elle a prouvé qu’il est possible grâce au tissu associatif de pérenniser un domaine viticole… qui a de l’avenir!

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Le miracle champenois

        

Le Champagne est une énigme. Comment se fait-il qu’une appellation prestigieuse  produisant plus de 350 millions de bouteilles par an (pour une demande mondiale excédant les 500 millions) connaisse un tel renouveau? Des jeunes vignerons passionnés luttent aujourd’hui pour redorer le blason de cette appellation réputée produire un vin effervescent standardisé…et produisent des vins reflétant le terroir et le millésime, par opposition au goût « identifiable » des  « grandes maisons ».

Il s’agit d’une énigme car tout incite le vigneron à « se la couler douce »: le prix de l’hectare (plus d’un million d’euros) et la demande mondiale. Mettez-vous à sa place: si toute votre production était vendue d’avance, vous lèveriez-vous le matin à 5 heures pour aller piocher votre vigne?

Et pourtant, on ne compte plus les domaines qui élaborent des vins vibrants: Laval, Lassaigne, Léclapart, Lahaye, Doquet, Doyard, Selosse, Bedel, Laherte, Ledru, Horiot, Demarne-Frison, Courtin, Brochet, Gautherot, Prévost et bien d’autres…

Un élément de réponse provient sans doute du travail de marketing effectué par les mastodontes, travail qui a balisé le terrain pour les petits domaines. En d’autres termes, sans cuvée « Cristal » ou « Dom Pérignon », on n’aurait jamais eu de « Substance » de Selosse ou de cuvée « Apôtre » de Léclapart…

Nous avons récemment rendu visite à deux vignerons d’exception: Vincent Laval à Cumières, à quelques verstes d’Epernay, et David Léclapart à Trépail (Montagne de Reims). Le plaisir de rencontrer ces vignerons est triple: l’amitié qui se tisse au fil des années, la dégustation des vins clairs (avant la mise en bouteilles sur lattes) et la visite des vignes, là où l’essentiel se passe pour élaborer un grand vin… et là où les (bons!) vignerons passent le plus clair de leur temps.

Les parisiens qui foulent le bitume ont tendance à l’oublier: la terre est une matière vivante et grouillante.

L’entretenir demande un effort permanent de la part du vigneron, notamment pour limiter la concurrence de l’herbe, spécialement féroce en cette saison (ceux qui ont un simple gazon s’en rendent compte). A cela s’ajoute l’ébourgeonnage consistant à enlever les pousses indésirables afin de limiter les rendements.

Vigne ébourgeonnée, offrant un aspect « aéré »

L’autre solution, bien sûr, consiste à passer un coup de désherbant dans les vignes. Mais là, non seulement vous tuez toute vie du sol essentielle à son oxygénation et à sa fertilisation, mais vous tassez le sol et empêchez le système racinaire d’aller chercher sa nourriture en profondeur. Le résultat est sans appel: un Champagne plat, d’une acidité à vous déchausser les dents, acidité masquée par un fort dosage qui empâte la bouche.

A vous de choisir entre les vins issus des vignes ci-dessous…

                   

La comparaison nous rappelle la belle phrase de Saint-Exupéry, trop souvent oubliée: « Nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants ».

Celle de gauche – évidemment! – appartient  à David Léclapart. Elle possède une texture tendre et grumeleuse. En revanche la terre de droite est dure et imperméable. Du coup la pluie ruisselle au lieu de pénétrer en profondeur et les racines vont chercher l’eau et les nutriments en surface.

Alors oui, un miracle champenois a bien lieu, celui des vignerons revendiquant la spécificité de leurs terroirs et produisant des grands vins d’émotion. Certes, ces vins ne sont pas donnés, mais après tout si on met plusieurs centaines d’euros dans un écran plat ou un iPad, on peut bien en mettre  une cinquantaine dans une bouteille pour passer un moment inoubliable entre copains…

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Alba 2000 de Julien Courtois: l’ultime Sauvignon?

Les amateurs de vins naturels vivent une époque bénie, à l’image de la Vienne de Mozart ou du  jazz des années 50-60. On aimerait quand même que cette période se transforme en siècles et qu’elle marque le déclin des grands « bienfaiteurs de l’humanité » tels que Monsanto et Bayer…

Après plusieurs décennies de chimie à outrance, on néglige souvent le courage de certains vignerons pionniers qui  ont su dire non avant les autres. Claude Courtois et son fils Julien (vignerons en Sologne)  en font partie. Les détracteurs n’hésiteront pas à souligner le côté expérimental et approximatif de la plupart des vins naturels de l’époque. En revanche, lorsque les vignerons mettaient dans le mille, ils produisaient des nectars vibrants qui ont suscité pas mal de vocations. Qui par exemple ne souvient pas sans une larme d’émotion de la cuvée Mémé 2000 de Gramenon?

Alba 2000 de Julien Courtois fait partie des dernières bouteilles stockées dans notre cave « perso » qu’on lorgne de puis plusieurs années. Puis vient le jour où on se dit: « bon, on y va…on ne va pas la regarder pendant des décennies ».

Si notre mémoire ne nous fait pas défaut, il s’agit d’un Sauvignon ultra mûr (et ultra confidentiel) que Julien a commercialisé en bouteilles de 50 cl, histoire qu’un maximum de passionnés puissent en profiter (et aussi parce que la bouteille coûtait un bras!)

On appréhende toujours la première gorgée en se demandant si le vin tiendra ses promesses au bout de 13 ans. Et là, on hallucine! C’est bien connu: un Sauvignon c’est bon, léger, fruité et ça se boit un jour de pique-nique printanier. Mais là, avec ses 14.7° d’alcool, sa charpente minérale bluffante, son gras  digne d’un Chardonnay et sa pureté digne d’un grand Jura blanc, on se dit que le Sauvignon est un très grand cépage. En vieillissant le vin a développé des arômes d’eau de vie de prune. Il possède à la fois une rondeur, un  velouté et une trame acide qui se complètent et qui le rendent gourmand,  complexe, fascinant, intoxiquant… Une grande émotion!

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Un Bordeaux blanc?…et puis quoi encore?!

S’il y a bien un mot qui jette un froid dans une soirée de passionnés de vins « natures », c’est bien celui de Bordeaux. Essayez dans une telle soirée de lancer la phrase « moi j’ai goûté un bon Bordeaux » et vous vous attirerez des regards narquois mêlés de compassion.

Pire encore, essayez la phrase « moi je connais un très bon Bordeaux blanc » et là on vous relèguera en bout de table car s’il y bien un oxymore pire que « bon Bordeaux », c’est bien « bon Bordeaux blanc », souvent synonyme de jus de bois agrémenté de sulfites, levures et autres adjuvants chimiques.

Si vous débarquez chez des amis avec une bouteille de Château Vieux Nodeau Blanc 2012, vous aurez tout intérêt à l’envelopper dans du papier journal et la présenter « à l’aveugle », car voici une Bordeaux blanc pas ordinaire…ou plutôt extraordinaire pour la région.

Le domaine est situé à Saint Ciers de Canesse, en Côtes de Bourg,  sur la rive droite de la Gironde, au sud de Blaye. La famille Ferrer tient ce domaine depuis 1940 dans le respect de l’environnement. Depuis que Philippe Ferrer a repris le domaine les vins sont encore plus précis et purs. Il élabore notamment une arlésienne, un blanc produit à 300 bouteilles (par an, pas par jour…) à base de Sauvignon Gris, plus gras et plus ample que son cousin le Sauvignon Blanc. Alors forcément avec une allocation de 30 bouteilles par an (10% quand même!) on est dans l’éphémère.

Les vignes, plantées en 1997, sont situées sur des graves argilo-sableuses. A 25 hectolitres par hectare, les rendements sont faibles… ainsi que les doses de sulfites. Pour les connaisseurs nous sommes à moins de 40 mg de SO2 total et moins de 10 mg de SO2 libre. Bref, le vin qui vous épargnera un réveil difficile…

Le blanc 2012, totalement vinifié en cuve, est une des plus belles réussites du domaine. L’élevage en barrique a été proscrit car le bois alourdit le Sauvignon. Du coup il possède une fraîcheur et un fruit incroyables. Certains  dégustateurs lui ont même trouvé des notes d’ananas et de poire.

Voici enfin un joli Bordeaux blanc dont vous n’aurez pas à rougir en soirée…

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Les vins de Richard LEROY 2011…

…sont arrivés!

       

En rendant visite à Richard Leroy la semaine dernière nous nous sommes rendu  compte de l’épineux problème auquel il était confronté: une production en baisse et une demande en (forte!) hausse. La B.D. « Les Ignorants » joue forcément un rôle non négligeable dans l’engouement pour les vins du domaine…

Pour ne rien vous cacher, nous avons longuement hésité avant de publier ce billet car nous ne voulions pas mettre de l’huile sur le feu… Avec plus de 150 000 exemplaires écoulés, faites le calcul en sachant que Richard produit dans le meilleur des cas 10 000 bouteilles par an: il faudrait 15 ans de récoltes abondantes pour que chaque lecteur puisse acquérir une seule bouteille!… Et ça commence plutôt mal avec le millésime 2012 annoncé à 4500 bouteilles.

Alors pourquoi avons-nous décidé d’en parler? Tout simplement parce que les vins de Richard font partie de ces nectars qui nous ont donné envie de faire ce métier passionnant, de nous lever le matin et d’aller au boulot le cœur léger, bref, de communiquer notre passion à nos clients. Et si quelques lecteurs des Ignorants habitués à boire du Tariquet ont un coup de foudre en buvant un vin de Richard Leroy, nous aurons réussi notre pari…

En ce moment (malheureusement éphémère et fugace) nous vous proposons les deux cuvées du domaine en 2011:

Les Rouliers. Vin d’une minéralité et d’une finesse stupéfiantes! A l’ouverture ce Chenin rappelle un peu un grand Riesling avec des notes de thym qui prennent le dessus au bout d’une heure (si bien entendu il  reste du vin dans la bouteille…)

Les Noëls de Montbenault. Un vin (encore) plus complexe que les Rouliers, plus puissant aussi. Un vin de très longue garde (pour les amateurs patients!) qui accompagnera à merveille un homard… Une grande émotion bachique!

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« . G » de France Gonzalvez: la quintessence du Gamay

Quand un caviste propose une cuvée baptisée « .G », il se doute bien que certains clients choisiront la bouteille pour d’autres raisons que la qualité intrinsèque du vin. D’ailleurs pour les amateurs en mal de soirées à thème, nous proposons le compagnon idéal de « .G »: la cuvée « J’en Veux » de Fanfan Ganevat…

Pourtant le client aurait tort de s’arrêter à l’étiquette…qui cache dans un cas comme dans l’autre un grand nectar.

France Gonzalvez est une vigneronne aussi sympathique que déterminée. Déterminée, il faut l’être dans le Beaujolais, région de joyeux gaulois qui ne se laissent pas impressionner par un bout de femme. France a commencé avec un « jardin »  (un demi-hectare) en 2008 et se trouve aujourd’hui à la tête d’un domaine de 4 hectares.

Vous l’aurez compris, « .G » signifie (aussi) « .Gamay » et « .Gonzalvez ». On pourrait aussi dire « .Grand » et « .Gourmand », car ce vin issu de la vendange 2012 est diablement bon! On vous avait déjà annoncé que le millésime 2012 allait être aussi délicieux que rare (voir notre article « Les Primeurs 2012 ou l’annonce d’un beau millésime »). Eh bien, ça se confirme. En le buvant nous avons tous eu la même remarque: « voilà la quintessence d’un vrai, d’un bon Gamay, fin, élégant, gourmand, mais avec une incroyable personnalité et une persistance en bouche étonnante ».  Tout comme le Pinot Noir le Gamay est un cépage délicat et fragile qui déteste les climats extrêmes: dans les années  trop ensoleillées, il a tendance a s’alourdir. Avec la belle arrière-saison en 2012 le Gamay a donné (chez les bons vignerons of course!) de très beaux jus…

Les raisins sont issus d’une parcelle granitique située plein sud avec des vieilles vignes de 60 à 70 ans. France pratique une vinification semi-carbonique permettant d’extraire le fruit et non les tanins. Le tiers du jus est élevé en cuve et le reste en fûts.

Dernier détail qui a son importance: France aime les jeux de mots. Du coup, l’étiquette comporte la mention « Vin de France  » en référence à son prénom, mais il s’agit bien d’un vin en Appellation Beaujolais-Villages Contrôlée.

En ce moment Mi-Fugue vous propose, en plus de « .G », la cuvée « Cueillette » , un vin plus simple mais aussi gourmand!

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Une journée en Anjou chez Bruno Rochard

Si l’Anjou fascine tant les poètes  depuis des siècles on comprend pourquoi en se baladant dans le vignoble. Nous y étions il y a deux semaines  sous un climat béni des dieux: ciel bleu et 24°… Difficile de reprendre l’autoroute tellement on se sent bien dans ce coin de paradis.

Si on devait choisir un village emblématique de la douceur angevine, ce serait Rablay-sur-Layon:  dans  ce charmant village vous trouverez une pépinière de vignerons doués (Richard Leroy, Joël Ménard, les Bertin-Delatte…), des auteurs de bandes dessinées (Etienne Davodeau), des artistes, une épicerie associative bio…Bref, il fait bon vivre à Rablay. Sur la route qui relie ce village à Saint Lambert du Lattay (chez René Mosse, si vous préférez!) Bruno Rochard a repris le domaine familial de Mirebeau en 1998, un vignoble de  9 hectares cultivé à l’époque en « conventionnel » (traduisez « chimique »!). Depuis, il a non seulement réduit l’exploitation à 6.5 hectares (une taille « gérable » pour une personne), mais il travaille aussi les sols avec acharnement, produisant des nectars à base de Chenin, Cabernet Franc et Grolleau Noir. Le domaine est en bio depuis 2009.

C’est son voisin Richard Leroy qui nous a mis la puce à l’oreille il y a deux ans en nous parlant d’un vigneron qui travaillait ses vignes (selon lui la condition sine qua non pour obtenir des grands vins). Quand Richard – redoutable dégustateur!- nous conseille un vigneron, on prend note…puis à force de goûter les vins de Bruno à droite et à gauche (les cavistes sont parfois un peu longs à la détente) nous sommes donc allés à la rencontre du vigneron. Le domaine, les vins et le bonhomme sont attachants et donnent envie de s’y arrêter. D’ailleurs, pour ceux qui ont envie de flâner dans le coin la famille a aménagé un gîte, une ancienne petite chapelle à deux pas du chai avec une vue imprenable sur le Layon.

Bruno organise aussi chaque année une journée « portes ouvertes » avec vente de vins, de produits de copains (miel, tisane…), balade en carriole, atelier de maquillage pour enfants et restauration pour la famille. Sous ses airs réservés, Bruno est un bon vivant qui a le sens de la fête. Si vous n’avez rien à faire le week-end prochain (4 et 5 mai), n’hésitez pas!

Le vignoble s’étend autour de la maison familiale avec une grande parcelle d’un seul tenant produisant l’essentiel des vins. De l’autre côté de la route qui relie Rablay à Saint Lambert, la belle parcelle de « Moque Souris » rejoint en pente douce la rivière du Layon. C’est de cette parcelle de Chenin que Bruno tire sa remarquable cuvée d’Anjou blanc.

« Moque-Souris »

Après une dégustation assidue d’une dizaine de cuvées, nous avons été confrontés à l’éternel dilemme du choix, car chez Bruno tout est très bon!

« Grains de Folie » 2012, Chenin pétillant. Un « pet-nat » sans sulfites. La bouche et saline, avec un très belle fraîcheur. A l’air le vin gagne en ampleur et les notes typiques d’agrumes du Chenin ressortent. Un vin dangereusement gourmand, bien moins cher qu’un Champagne acheté en grande surface…et bien meilleur.

– Anjou rouge « Le P’tit Clou » 2011. Un Cabernet Franc très très gourmand. Une bouteille bue entre copains n’a pas fait dix minutes… et nous n’étions pas nombreux.

« Le Gué des Mûriers » 2012. Un vin rouge à base de Grolleau. Plus épicé que l’Anjou rouge, mais aussi facile à boire.

– Anjou blanc « Moque-Souris » 2010. Un Chenin ample et pur,  d’une grande complexité. Du grand vin!

Ça y est, c’est parti pour 2013!

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Les vins de Julien Peyras (Languedoc)

Dans la vie d’un caviste comme d’un particulier, chaque bouteille a son histoire, entre l’ami qui vous en parle, un coup de cœur sur une étiquette, un vin bu à un moment inoubliable… Pour les vins de Julien Peyras, jeune vigneron du Languedoc, c’est un ami apiculteur fondu de vins , Régis Bergheaud, qui nous a apporté une bouteille de la cuvée « Coste fere » 2010. Venant d’un gars qui met ses ruches dans les vignes de Didier Barral et qui se bat pour l’instauration d’une A.O.C. pour les navets de Pardailhan, on se dit que le vin doit être bon… même franchement bon.

Nous l’avons donc débouché un samedi midi à la cave (chez Mi-Fugue nous avons le rituel du samedi midi avec les copains: un tréteau, une pizza, une bouteille et en avant!). Coste Fere 2010 à base de 60% de Syrah et de 40 % de Carignan nous a bluffés. Le vin possède une puissance, une fraîcheur et une longueur en bouche peu communes. Pour vous donner une idée, on a la même densité qu’un Cairanne de Marcel Richaud ou un Rasteau d’Elodie Balme, le même fruit, mais avec la typicité du terroir languedocien (pour les pointus: galets roulés pour la Syrah  et basalte pour le Carignan sur terrasse du Villafranchien).

Comme un caviste doit rester digne pendant le service, nous avons laissé un fond de bouteille au frais, que nous avons ressorti…deux semaines plus tard. On s’attendait à un vin fatigué par l’air et oxydé avec des notes typiques de « mine de crayon ». Quelle ne fut pas notre surprise de découvrir un vin sur le fruit, certes avec des notes évoluées, mais n’ayant rien perdu de son éclat. Les théoriciens vous diront que seuls des conservateurs, et en particulier le SO2, vous garantissent ce résultat. Que nenni: Julien n’a jamais ajouté un seul milligramme de sulfites. On le sait depuis longtemps, un vin sans aucun intrant chimique peut être plus stable qu’un vin « conventionnel »…

En goûtant le vin et en connaissant l’histoire de Julien Peyras, on se dit que ce jeune vigneron est incontestablement doué: Il exploite 3 hectares de vignes situées à Paulhan et produit environ 8000 bouteilles par an, mais faute de moyens, il travaille dans une administration et s’occupe de ses vignes et de son vin le soir, le week-end et pendant les vacances. Tant vous dire que nous n’aimerions pas avoir son emploi du temps…

Ah, on a oublié de vous dire qu’il produit également un rosé pétillant, Rose Bohème,  à base de Grenache et de Cinsault… à se damner, mais les quantités ridicules (et donc l’allocation de Mi-Fugue: 12 bouteilles) font que nous aurons tout bu lorsque vous serez en train de lire ces lignes!

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Le Vieux Savagnin Ouillé (VSO)…toute une histoire

Ceux qui ont eu la chance de goûter un Vieux Savagnin Ouillé d’Overnoy ou la cuvée « Les Vignes de mon Père » de Fanfan Ganevat vous le diront (avec des trémolos dans la voix): nous atteignons des sommets de la pureté, de la concentration et de la complexité. Ces vins sont rares, pas forcément donnés (nous vous expliquerons pourquoi) mais valent largement le détour.

A priori l’ouillage des vins est une opération simple qui se fait partout dans le monde sur des vins blancs ou rouges élevés en barriques: il s’agit de remplacer le vin qui s’évapore chaque année (la fameuse « part des anges »).

Si vous laissez faire, Dame Nature prélève environ 5% de vin par an. Alors imaginez le vigneron qui élève ses vins pendant trois ans: non seulement il perd 15%, mais le vide laissé dans la barrique vous garantit une oxydation du vin et une piqûre ascétique (il tourne au vinaigre).

Dans le Jura les vignerons ont l’habitude de prolonger l’élevage de leurs vins. L’exemple le plus connu est le fameux Vin Jaune qui, lui, n’est pas ouillé et développe un « voile » de levure pour se protéger de l’air, et ce pendant un minimum de 6 ans et trois mois pour avoir le droit à l’appellation Vin Jaune… La perte sur cette période étant estimée à 38cl par litre mis en barrique, le Vin Jaune est mis en « clavelins » de 62 cl… De nombreux clients assimilent le Jura au Vin Jaune, mais celui-ci ne constitue que 3% de la production totale de la région.

Revenons à nos moutons. Pierre Overnoy est un des pionniers de l’ouillage des vins sur une très longue période. Il a voulu retrouver une pratique qui s’est perdue au fil des ans. Quand un vigneron ouille son vin, il est obligé de rajouter des vins de millésimes plus récents. On obtient donc une sorte de « Solera » (terme que les amateurs de Xérès connaissent), ou un mélange de plusieurs millésimes. A la rigueur, si l’on ouille un vin pendant 20 ans on ne devrait avoir que des  vins des millésimes ultérieurs (20 x 5% = 100%). Mais, fait remarquable, le vin garde l’empreinte du millésime initial qui intègre et « digère » en quelque sorte les apports ultérieurs. On obtient donc un équilibre entre les caractéristiques du millésime et le côté épicé (curry, cumin, safran…) de l’ouillage. A ce niveau le contenant joue un rôle important. Plus il sera petit, plus le vin sera marqué par le côté épicé et « solera ».

Sur le 2003 Emmanuel Houillon a changé sa technique de vinification en adoptant des contenants plus importants. Il est passé de la barrique (environ 228 litres) au demi-muid (600 litres). Du coup le vin est plus tendu, plus pur et on retrouve la typicité du Savagnin avec la concentration et la complexité apportées par l’élevage.

S’il fallait encore prouver que le vin (naturel!) était une substance mystérieuse, ce « VSO » 2003 ferait merveilleusement l’affaire. Emmanuel s’est procuré deux demi-muids de la même provenance. Il a vinifié la même parcelle qu’il a ensuite entonné dans les deux demi-muids placés côte à côte. Les deux contenants ont été ouillés en même temps avec le même vin, puis mis en bouteilles en même temps. A la dégustation les vins sont radicalement différents!… Qui oserait prétendre que le vin n’a pas quelque chose d’humain?!

Alors, pour un prix situé entre 40 et 70 euros,  un VSO est-il trop cher? La réponse est évidemment non. Faites le calcul sur la perte de vin et le temps d’immobilisation des barriques. Si vous n’êtes toujours pas convaincus, achetez un bon Meursault premier cru 2003 d’un récoltant réputé (que vous payerez le même prix…voire plus), procurez-vous un VSO 2003 du domaine Overnoy, comparez les deux flacons, et là, si vous n’êtes toujours pas convaincus, on ne peut plus grand-chose pour vous !…

Mi-Fugue Mi-Raisin recevra courant avril le troisième tirage du Vieux Savagnin Ouillé 2003 du domaine Overnoy-Houillon. Quant à la cuvée « Les Vignes de Mon Père » 2003 de Fanfan Ganevat, il faudra attendre la fin de l’année… Courage!

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Beaujolais « Tentation » de Lapalu: ZE solution à la crise…

Si vous cherchez LA bouteille anti-crise, Mi-Fugue Mi-Raisin a ce qu’il vous faut. Rien de mieux pour lutter contre la morosité ambiante que cet incroyable Beaujolais « Tentation » 2011 de Jean-Claude Lapalu. L’équilibre entre fraîcheur, fruit et acidité (naturelle…pas celle de raisins verts!) est bluffant. C’est un vin qui rend joyeux, gai, euphorique. Il ne vous lassera pas de la première à la dernière goutte car il raconte une histoire différente à chaque gorgée.

Jean-Claude Lapalu est un vigneron discret (mais hyper jovial!), doué et travailleur. Bref,  un vigneron qui ne se repose par sur une réputation acquise (à coups de pioche dans la vigne). Le style de ses Brouilly est inimitable. On trouve à la fois une concentration et un fruit qui ont su réconcilier de nombreux détracteurs du Gamay. Faites le test suivant: invitez un ami qui n’aime pas le Beaujolais (normal: il n’a bu que les Beaujo’ Nouveaux de Duboeuf dans des brasseries). Procurez-vous le Beaujolais-Villages « Le Rang du Merle » de Lapalu (la « grosse » cuvée, d’une concentration et d’une finesse inouïes) et attendez sa réaction. Vous pouvez parier votre salaire du mois qu’il ne trouvera ni le cépage ni la région…

Ah, on a failli oublier de vous donner le deuxième argument anti-crise: le prix. Pour l’équivalent d’une bouteille de Mouton Cadet, Jean-Claude Lapalu vous emmène sur une autre planète…

En ce moment Mi-Fugue Mi-raisin vous propose les vins suivants du domaine:

- Brouilly « Vieilles Vignes » 2011
- Côte de Brouilly 2011
- Beaujolais-Villages Blanc 2011
- Brouilly « La Croix des Rameaux » 2011
- Beaujolais-Villages « Le Rang du Merle » 2009
- Brouilly « L’An Fort » 2009 (vinifié en amphore, en magnum uniquement)
 
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