Les vins de Julien Peyras (Languedoc)

Dans la vie d’un caviste comme d’un particulier, chaque bouteille a son histoire, entre l’ami qui vous en parle, un coup de cœur sur une étiquette, un vin bu à un moment inoubliable… Pour les vins de Julien Peyras, jeune vigneron du Languedoc, c’est un ami apiculteur fondu de vins , Régis Bergheaud, qui nous a apporté une bouteille de la cuvée « Coste fere » 2010. Venant d’un gars qui met ses ruches dans les vignes de Didier Barral et qui se bat pour l’instauration d’une A.O.C. pour les navets de Pardailhan, on se dit que le vin doit être bon… même franchement bon.

Nous l’avons donc débouché un samedi midi à la cave (chez Mi-Fugue nous avons le rituel du samedi midi avec les copains: un tréteau, une pizza, une bouteille et en avant!). Coste Fere 2010 à base de 60% de Syrah et de 40 % de Carignan nous a bluffés. Le vin possède une puissance, une fraîcheur et une longueur en bouche peu communes. Pour vous donner une idée, on a la même densité qu’un Cairanne de Marcel Richaud ou un Rasteau d’Elodie Balme, le même fruit, mais avec la typicité du terroir languedocien (pour les pointus: galets roulés pour la Syrah  et basalte pour le Carignan sur terrasse du Villafranchien).

Comme un caviste doit rester digne pendant le service, nous avons laissé un fond de bouteille au frais, que nous avons ressorti…deux semaines plus tard. On s’attendait à un vin fatigué par l’air et oxydé avec des notes typiques de « mine de crayon ». Quelle ne fut pas notre surprise de découvrir un vin sur le fruit, certes avec des notes évoluées, mais n’ayant rien perdu de son éclat. Les théoriciens vous diront que seuls des conservateurs, et en particulier le SO2, vous garantissent ce résultat. Que nenni: Julien n’a jamais ajouté un seul milligramme de sulfites. On le sait depuis longtemps, un vin sans aucun intrant chimique peut être plus stable qu’un vin « conventionnel »…

En goûtant le vin et en connaissant l’histoire de Julien Peyras, on se dit que ce jeune vigneron est incontestablement doué: Il exploite 3 hectares de vignes situées à Paulhan et produit environ 8000 bouteilles par an, mais faute de moyens, il travaille dans une administration et s’occupe de ses vignes et de son vin le soir, le week-end et pendant les vacances. Tant vous dire que nous n’aimerions pas avoir son emploi du temps…

Ah, on a oublié de vous dire qu’il produit également un rosé pétillant, Rose Bohème,  à base de Grenache et de Cinsault… à se damner, mais les quantités ridicules (et donc l’allocation de Mi-Fugue: 12 bouteilles) font que nous aurons tout bu lorsque vous serez en train de lire ces lignes!

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