L’Eau Forte 2012 de Jean-Claude Lapalu

Voici un nom bien étrange pour une cuvée de vin… Tout le monde sait que  le vin continent beaucoup d’eau (environ 85%), même trop pour certains. Les consommateurs savent aussi que les vins « traditionnels » (une litote pour vins chimiques) proposés en grande distribution peuvent contenir outre l’eau 300 produits chimiques autorisés au niveau européen, dont l’ammoniaque, l’arsenic (vous avez bien lu), l’anhydride sulfureux (le fameux SO2), l’acétate de plomb et notre préféré, le diméthylposiloxane, que vous essaierez de prononcer dix fois de suite sans bafouiller en fin de soirée bien arrosée… de vins naturels.

Jean-Claude Lapalu n’a pas voulu rendre hommage à la molécule H2O qu’en bon beaujolais il lui arrive de boire à l’état pur de temps en temps. Il a voulu s’approcher du vin que tout amateur a eu entre les mains (ou plutôt dans le gosier) au moins une fois dans sa vie, le vin qui vous fait dire: « il est pur, limpide et désaltérant comme de l’eau ». Même si cette quête peut paraître paradoxale (surtout depuis la transformation d’eau en vin aux Noces de Cana), le Gamay est un candidat idéal  pour le Saint Graal de la pureté.

Jean-Claude Lapalu fait partie des vignerons humbles qui n’aiment pas encenser leurs vins. Nous pouvons dire sans hésiter qu’il a réussi son pari. L’Eau Forte 2012 est un des vins les plus fins, subtils et gourmands qu’il nous fût donné de boire ces derniers mois. Pour ceux qui connaissent les Brouilly de Jean-Claude, son style ample et charpenté (que nous adorons!) cède ici le pas à la finesse et à la légèreté. Il a tout mis en œuvre pour obtenir ce nectar: des vignes en « bio » depuis plus de quinze ans, les vendanges en cagettes rafraîchies à 10 degrés, une macération carbonique de deux semaines, une mise en cuve de 48 heures suivi d’un élevage de 5 mois dans des fûts de Frédéric Cossard (domaine de Chassorney à Saint-Romain, Bourgogne) puis une mise en bouteilles sans filtration et sans sulfitage.

Pour sa première cuvée d’Eau Forte, Jean-Claude a frappé fort. Il a réussi un superbe vin rouge exprimant  la quintessence du Gamay. Chez Mi-Fugue nous l’avons déjà élu vin de l’été, sauf qu’à force de le boire (et d’en proposer de temps en temps aux clients), nous craignons que nos stocks ne passent pas le printemps…

Merci pour cette très belle émotion JC!

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