Pinot Noir « Cuvée Particulière » 2001 de Bruno Schueller…

         

Avant de commencer le premier billet de l’année, Mi-Fugue Mi-Raisin souhaite à ses lecteurs (-trices!)  une excellente année 2014 avec de belles  découvertes bachiques. Que la curiosité l’emporte sur la morosité et que le flacon triomphe de la récession. Pour nos amis vignerons nous souhaitons que 2014 marque la fin d’une série de millésimes trop arrosés, gelés, grêlés…

De notre côté nous avons ouvert le bal avec une superbe bouteille dénichée au fond de notre cave: un Pinot Noir « Cuvée Particulière » 2001 de Bruno Schueller,  sympathique vigneron alsacien installé à Hussern-les-Châteaux, à quelques encablures de Colmar.

Cette bouteille fait partie des nombreux flacons oubliés au fond d’une cave. En retirant la couche de poussière on se dit: « zut! j’aurais dû la picoler en 2004 et non en 2014″. Forcément, tous les amateurs ont ce préjugé bien ancré: « Grand Pinot Noir de garde = Pinot Noir de Bourgogne = bouteille à 40 euros (minimum!) ». Il faut dire que plusieurs événements ont contribué à la hausse vertigineuse des prix du Pinot Noir bourguignon: l’effet « Bobby » Parker, suivi par la sortie en 2004 du film « Sideways » (qui relate le périple de deux amis amoureux du cépage-roi) et amplifié par l’engouement de la Chine…

Du coup on a tendance à se dire qu’un Pinot Noir d’Alsace peut faire l’affaire pourvu qu’on le boive jeune, sur le fruit… Mais c’est sans compter sur le magnifique  terroir alsacien qui produit des grands blancs et des rouges capables de vieillir dans les bonnes années.

Le millésime 2001 est pour le moins compliqué: en Bourgogne (qui donne le « la » pour le Pinot Noir… un peu comme le Bordelais jadis pour les autres régions) les vins étaient marqués par une acidité tranchante qui rendaient les vins peu aimables dans leur jeunesse. Inutile de dire que la plupart des vignerons furent généreux en termes de rendements et pratiquèrent par la suite la chaptalisation (c’est bien connu: prenez un fruit pas mûr, ajoutez du sucre et vous aurez l’illusion d’une pseudso-maturité!), le levurage et autres expédients. On se retrouve donc avec des vins durs, acides et décharnés. Mais ceux qui ont su écouter Dame Nature ont élaboré des vins fins, délicats et frais.

C’est ce que l’on retrouve dans ce Pinot Noir, hallucinant de finesse et de complexité. Et pour le prix (10 € à l’époque et 14€ aujourd’hui), on se demande comment on a pu en arriver là!

Aujourd’hui les amateurs sont divisés en deux clans: ceux qui adulent les vins de Bruno Schueller et ceux qui pensent qu’il est allé trop loin… Car Bruno est un adepte du laisser-faire  en vinification, ce qui donne des vins parfois capricieux dans leur jeunesse. Peu importe! Nous sommes nombreux à avoir bu des merveilleux Rieslings que nous mettons au firmament des très grands vin blancs (son Riesling « Eichberg » 1993 restera gravé comme une des plus belles émotions gustatives!)

La Cuvée Particulière 2001 de Schuller est une superbe bouteille…et une très belle façon de commencer 2014. Pourvu que ça dure!

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