La photo ci-dessus vous donnera une vague idée des breuvages bizarres que les cavistes (et leurs clients) ingurgitent de temps en temps. Prenez le cas du vin ci-dessus. A priori il a tout pour être refusé à l’agrément ou recalé dans un concours de vins « sérieux »: il n’a pas de couleur (ou plutôt une sympathique couleur « grenadine »), il est trouble, légèrement réduit à l’ouverture (mais cela ne dure que quelques minutes). Bref, si cet OVNI se perdait dans un concours de vins de Bordeaux, il y a de fortes chances qu’il arriverait loin derrière un Mouton Cadet.
Quant au cépage, on est loin de la « noblesse » du Cabernet Sauvignon ou du Merlot. On est sur un cépage local réputé juste bon pour accompagner un bout de charcuterie….et si vous l’apportez dans une soirée parisienne vous serez accusé(e) d’avoir acheté une bouteille à l’arrache chez l’épicier du coin…
En bouche ce vin est donc un vrai paradoxe: il possède une force et une personnalité « explosives » que la couleur ne laisse pas deviner. En fait c’est un peu comme avec les blondes: il faut se méfier des préjugés… Au niveau aromatique on oscille entre la rose et le bonbon anglais (!) avec des notes de cerise. La longueur en bouche est stupéfiante et le dernier verre (qui hélas arrive trop vite) appelle une autre bouteille (qui hélas n’arrive pas).
Alors, kesako? Les passionnés l’auront deviné (et bu): un OVNI d’Overnoy, un Poulsard 2011 magistralement vinifié par Manu Houillon et Pierre Overnoy…un grand, un immense vin défiant toutes les analyses œnologiques « classiques ». Un rouge du Jura à la couleur pâle qui ferait pâlir plus d’un « Grand Bourgogne »…
Pour les drogués de ce Poulsard ou tout simplement ceux qui ont envie de tenter l’aventure extrême, sachez que Mi-Fugue recevra bientôt le deuxième tirage du Poulsard 2011 ainsi que d’autres joyeusetés du domaine…