Une journée chez Vincent Laval : beaucoup de finesse dans un monde extra brut.

Vincent Laval est un paradoxe dans le monde viticole. Il élabore des vins d’exception (il insiste sur le terme « vin ») en quantité infime (environ 10 000 bouteilles par an !), mais sa générosité et sa disponibilité donnent l’impression que la source est intarissable. Le domaine est situé à Cumières, grand terroir de Blanc de Noirs, à cinq kilomètres d’Epernay.

Vincent nous a donné rendez-vous avec David Léclapart, un autre vigneron basé à Trépail qui vinifie des Blanc de Blancs à se damner (nous y reviendrons…). La journée commence au vignoble. Comme tous les vignerons exigeants, Vincent pense que le travail de la vigne constitue la base d’un grand vin. La dégustation de ses champagnes lui donne entièrement raison. Pour les habitués des « grandes maisons », l’expérience peut dérouter les papilles, car il s’agit d’un vrai (d’un grand !) vin et non d’une boisson à bulles dont la vinification gomme l’effet du terroir et du millésime. Avis à ceux qui aiment le vin mais qui ne sont pas amateurs de champagne !

Nous n’avons pas résisté à la tentation de comparer ses vignes à celles d’autres vignerons moins méticuleux…et le résultat est pour le moins édifiant.

Devinette : quelle est la vigne de Vincent ?

 

 

 

 

 

 

 

Vous l’avez deviné, celle qui abrite une véritable biodiversité permettant de la nourrir et de l’enrichir.

Le traitement chimique de la vigne tue toute vie animale, et la population des annélides en particulier– les fameux lombrics. Les vignerons vous le diront, sans vers, pas de vie dans le verre. Ils aèrent les sols, assurent une bonne rétention d’eau grâce aux galeries qu’ils creusent et augmentent l’apport en phosphore, en azote et en calcium, éléments nutritifs indispensables à la vigne. L’autre effet dévastateur des pesticides est l’élimination de certaines populations levuriennes responsables du bon déroulement de la fermentation alcoolique. Dès lors, un cercle vicieux s’installe : avec des raisins moins sains, le vigneron est obligé de sulfiter et de levurer, ce qui élimine d’autres levures naturelles. C’est la raison pour laquelle les vins « chimiques » ont souvent le même goût…

De retour au chai, les propos de Vincent s’éclaircissent.

Voici deux ceps arrachés par Vincent. Celui de gauche provient d’un remembrement (échange de vignes entre collègues afin de regrouper certaines parcelles). Il a été travaillé pendant dix ans, puis arraché avec celui de droite qui, lui, a toujours appartenu au domaine. Résultat : le système racinaire de la vigne de gauche , incité à la paresse, n’a jamais pu être rattrapé par Vincent. Il a préféré rester à la surface plutôt que d’aller chercher la nourriture en profondeur.

Deux cuvées avec un morceau de craie du sous-sol

En ce moment Mi-Fugue Mi-Raisin vous propose les cuvées suivantes:

Le Cumières brut nature (50% chardonnay, 25% pinot noir et 25% pinot meunier) est d’une grande finesse, avec l’expression du terroir et une longueur qui laissent rêveur.

Quant à la cuvée « Les Hautes Chèvres » 2006, il s’agit d’un grand pinot noir d’émotion, à laisser en cave un an. Bref, une cuvée ultra confidentielle que les « happy few » ne sont pas prêts d’oublier!

 

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