Le Savagnin 2000 d’Overnoy-Houillon

Il pourrait paraître un tantinet provocateur d’écrire un billet sur un vin du domaine d’Overnoy-Houillon alors que les rares bouteilles sortant du domaine sont distillées au compte goutte. Certes, 99% des lecteurs de ce blog n’ont pas besoin qu’on leur rappelle que les vins du domaine sont géniaux. C’est un peu comme si on vous disait que Vermeer était un grand peintre, sauf que l’enthousiasme et l’émotion que provoquent un vin d’Overnoy-Houillon sont tels que nous nous sentons (presque) obligés d’en parler, comme ces amoureux qui se sentent obligés d’en parler à la planète entière.

Cette bouteille de Savagnin est spéciale à plus d’un titre (pour ceux qui ne connaissent pas le domaine: cire jaune=Savagnin, cire blanche=Chardonnay, cire rouge=Ploussard et enfin cire verte=assemblage Chardo-Savagnin). Le millésime 2000 marque la deuxième année d’Emannuel Houillon sur le domaine. Il s’agit donc d’un des tous premiers vins portant la griffe conjointe d’Emmanuel et de  Pierre Overnoy. Nous connaissons deux écoles: ceux qui préfèrent le style « Overnoy » et ceux qui préfèrent le style « Houillon ». Rien d’étonnant à cela, mais ous avons du mal à les départager tant les deux styles sont à la fois différents et proches (mêmes sols, même philosophie….).

Alors pourquoi vous parler de ce vin? 2000 est un millésime exceptionnel chez un vigneron d’exception. On peut donc s’attendre à un vin d’exception. Il s’agit de la deuxième mise (ou « tirage » comme on dit au domaine) faite en 2011. Toutes les conditions sont réunies pour que le vin soit « indestructible »: un cépage supportant à merveille l’air, un très beau millésime avec une très belle acidité ainsi que des sols argileux favorisant l’acidité naturelle et un taux plus élevé d’alcool (les ennemis des bactéries!) et un élevage de dix ans avec ouillage… Et tout cela sans un seul milligramme de SO2 ajouté.

S’il y avait plus de bouteilles en circulation, nous conseillerions aux lecteurs de faire déguster ce nectar à un détracteur de vins « naturels ». Premier mythe déboulonné: les vins naturels ne sont pas faits pour durer. Ce vin possède une énergie et une « vigueur » que nous n’avons jamais goûté dans des vins plus « classiques ». On sent dès la première gorgée un potentiel de plusieurs décennies. La tension est incroyable, mais sans aucune agressivité. Bien au contraire, la texture est soyeuse avec une très belle rondeur est une grande douceur. Deuxième mythe déboulonné: l’acidité d’un blanc provient du SO2 ajouté (propos colporté par certains vignerons). Certes, le SO2 a une fonction acidifiante, mais à forte dose il « serre »  le vin, donnant l’impression d’une plus grande acidité. Sur ce vin on sent que la nature fait bien les choses car l’acidité naturelle du vin n’apporte aucune dureté mais une belle fraîcheur et une grande sapidité.

Nous présentons donc toutes nos excuses à nos lecteurs, en espérant que nous ne les avons pas trop frustrés… car oui, ce vin est un immense vin, un vin d’émotion que tout amateur rêve de boire au moins une fois dans sa vie.

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