Les amoureux de ce domaine situé à Saint-Emilion vous diront qu’il s’agit d’un grand vin atypique et aux antipodes des autres « grands vins » de Bordeaux. D’ailleurs chez Mi-Fugue Mi-Raisin nous conseillons ce domaine aux clients qui cherchent tout…sauf du Bordeaux. Non, nous ne faisons pas de l’anti-girondinisme primaire, mais le vigneron de Meylet, Michel Favard, vous le dira lui-même: sa région bouge moins que d’autres et produit encore trop de vins « classiques » boisés et trafiqués. On note toutefois un frémissement, et certains petits domaines (par la taille et/ou le prix) se réveillent enfin (nous vous en reparlerons bientôt). En parlant de réveil, les vins du Château Meylet font partie des rares nectars pour lesquels l’équipe de Mi-Fugue se lèverait la nuit pour en boire… car il s’agit bien d’un grand vin, que nous classerions sans problème parmi les 10 plus belles émotions bachiques (classement certes hyper-subjectif qui n’engage que Mi-Fugue!).
Il faut dire que le travail de Michel Favard y est pour beaucoup. Il cultive ses 2 hectares avec acharnement et passion depuis 1978. Il n’a pas attendu la mode des vins « bio » pour passer en biodynamie: il l’a fait en 1987. A la récolte, un premier tri se fait à la vigne, suivi par un autre au chai. La vinification se fait sans ajout d’intrants chimiques (pas de levurage, pas de sucre ajouté, pas de sulfites…) et en douceur, par gravité plutôt que par pompage, afin d’éviter de « brusquer » le vin. Pour Michel, son travail ne s’arrête pas à la mise en bouteille, mais à la satisfaction de l’hédoniste. Du coup, il ne commercialise son vin que plusieurs années après, lorsqu’il est prêt à boire.
En ce moment, le millésime 2002 est à l’honneur. Pour certains, il s’agit d’un « petit millésime », notion que nous avons de plus en plus de mal à définir chez les grands vignerons. Si un grand millésime résulte d’une année caniculaire, avec des vins puissants, tanniques, qui vous envoient immédiatement au lit avec leur 15.5° d’alcool, alors nous déclarons sans ambage que nous préférons les petits millésimes possédant finesse et complexité. La bouteille de 2002 fut sifflée en moins de deux avec un seul regret: l’absence d’une deuxième…
Bref, nous n’avons pas honte de le dire: les vins du château ne sont pas grands, ils sont sublimes!
Encépagement: 75% Merlot – 25% Cabernet Franc et Sauvignon. Sols: sablo-calcaire – crasse de fer – graves Age moyen des vignes: 60 ans Densité moyenne: 7000 pieds/hectare Rendement moyen: de 25 à 30 hl/ha Production moyenne: 5 000 bouteilles (dans le meilleur des cas!)