Les Salons d’Angers et de Saumur… millésime 2017

       

L’équipe de Mi-Fugue Mi-Raisin revient de son pèlerinage annuel à Angers, haut lieu du vin bio, biodynamique et naturel. L’ambiance était plutôt à la fête sur fonds de pénurie (2016…). Mais que les amateurs se rassurent: il y aura quand même du vin à siroter… et du bon. Les quatre salons que nous avons arpentés rappellent la Tour de Babel, avec des professionnels du monde entier. L’ambiance était plutôt sympathique… à condition d’aimer les bains de foule et les dégustations-marathon.

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Il y en avait pour tous les goûts, entre Les Anonymes (pour les « purs et durs »), Les Pénitentes (le salon à taille humaine), et les deux mastodontes, le Salon St Jean et, of course, La Dive Bouteille à Saumur. Une chose est sûre: si les vins bios, biodynamiques et naturels sont l’affaire de bobos, force est de constater qu’il y en a de plus en plus dans le monde. Les salons de Loire concentrent un millier de vignerons qui font goûter plusieurs milliers de soiffards.

Comme chaque année, nous vous livrons nos coups de cœurs, sachant qu’à deux nous n’avons pas le temps de tout goûter…loin de là!

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Les hostilités ont commencé avec le salon St Jean. Florent Bejon, vigneron à St Germain sur Vienne, était présent pour la première fois avec deux très belles cuvées de Cabernet Franc: Picrochole et St Germain, des vins précis et purs, pleins de fruit et à des prix défiant toute concurrence. A ses côtés, Michel Autran, notre vigneron chouchou de Vouvray faisait goûter ses « Enfers Tranquilles », un très joli Chenin à la fois vif et fruité. Athenaïs de Béru (Chablis) nous a étonnés avec un Vaucoupin 2015 incroyablement salin, complexe, fin et long. Les jurassiens étaient présents en force, avec Alexis Porteret qui présentait un Pinot Noir 2015 d’une gourmandise addictive. Quant à Julien Mareschal (domaine de la Borde, Pupillin), ses vins sont de plus en plus précis et purs, comme en témoigne son Chardonnay Terre du Lias 2015 d’une grande pureté, un vin qui donne l’impression de ne pas saouler! En Champagne, Benoît Marguet (Ambonnay) vinifie des champagnes d’une rare finesse, notamment « Le Parc », un blanc de blancs sur tuf d’une incroyable élégance.

Le très sympathique Julien Guillot (les Vignes du Maynes, Mâconnais) est pour nous un des plus grands vignerons de Bourgogne. Il faisait goûter son Mâcon Cruzille « Aragonite », d’une très belle pureté et une superbe cuvée « Auguste » 2016, un Pinot Noir d’une rare finesse. Kenji Hodgson (Anjou) présentait la cuvée Faïa 2015 (disponible ce printemps) qui comptera sûrement  parmi les plus beaux Chenins d’Anjou. Bruno Rochard nous a rappelé que l’on pouvait faire de très beaux Cabernet Franc en Anjou (le P’tit Clou et Pièce de la Barrière)…sans oublier sa très belle cuvée de Chenin, « Moque Souris » 2015.

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Aux Pénitentes, les bande habituelle était présente, avec quelques nouvelles têtes… Julien Labet présentait les vins du domaine Labet (Rotalier, Jura), notamment des rouges ahurissants de finesse: la cuvée « Métis » (2014 Pinot, Gamay, Ploussard, Trousseau) que nous rêvons de boire plus souvent et un Trousseau (Pré du Bief), à se damner. Nathalie Gaubicher (Les Mortiers, à Marçon) confirme son statut de « reine du Pineau d’Aunis », avec une cuvée Lucky 2014 épicée et gourmande à souhait et le Cuvée « Mortiers » d’une grande profondeur. Nous avons été séduits par un très beau Cour Cheverny 2015 du domaine Pierre-Olivier Bonhomme. Quant à Manu Lassaigne que nous ne présentons plus, il nous a offert une dégustation « de toute beauté » marquée par son millésimé 2008 qui ne devrait exister qu’en magnums… Mireille et Patrick Meyer (Nothalten, Alsace) toujours aussi accueillants nous ont donné le vertige avec un Riesling Grand Cru Muenchberg 1997 de voile, un vin de voile étonnant dévoilant (!)  toute la subtilité du riesling: du grand art! Quant à Dominique Belluard (Bellu pour les intimes), il n’a plus à démontrer la noblesse du cépage  Gringet, avec la Cuvée « Le Feu » 2015 qui restera gravé dans notre mémoire comme un des plus grands blancs de ce périple. La cuvée « Gilbourg » de Benoît Courault, fait partie (comme chaque année) de nos blancs préférés de Loire: un Chenin, complexe et long, d’une grande élégance.

Les vins de Jean-François Nicq (les Foulards Rouges, Roussillon) nous rappellent que le vin est avant toute chose une histoire de fruit, avec des vins (mention spéciale pour Frida) explosifs sans être écœurants.

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Nous avons fait un tour rapide aux Anonymes, histoire de goûter les vins de  Baptiste Cousin et en particulier sa cuvée « Dynamitage » 2016, un Gamay pur jus… que du bonheur en perspective!

Last but not least La Dive Bouteille fait partie des salons que nous arpentons en un jour et qu’il faudrait faire en quatre (… un peu comme une visite au Louvre). Ici aussi on ne sait plus où donner de la tête, entre les Bourgognes de Jean-Jacques Morel (St Aubin, Le ban 2014) d’une belle élégance, Le Côtes de Beaune rouge épicé et fin de la maison AMI, le négoce « haute couture » de deux copains Willy et Paul, Le Pommard 2015 de Fanny Sabre, une bombe de fruit en devenir. Côté Champagne, les quelques vignerons représentaient la fine fleur du Champ: Vincent Laval, (ah… ce rosé brut nature!!)  Bénédicte et Emannuel Rupert Leroy (une solera de 4 millésimes de folie) et Valérie et Benoît Lahaye (Une cuvée Violaine, un chardo-pinot noir de grande facture)… sans oublier les Gautherot (Vouette et Sorbée). Le tonneau de Loreline Laborde (les Granges Pâquenesses, Jura) était noir de monde, car le bruit court que Loreline vivifie des  blanc et rouges du Jura d’une rare précision et élégance. Nous avons succombé à son Chardonnay 2015, pur comme de l’eau de roche. Jean-Baptiste Ménigoz nous a régalés avec sa « Pépée » 2015, un Pinot Noir fruité, dense et gourmand. Le Cabernet Franc 2015 « Carbone » de Stéphane Erissé (Domaine Andrée, Anjou) est plus que prometteur et pourra rivaliser avec pas mal de « grands vins » d’autres régions, de même que l’incroyable Saumur « Les Cormiers » 2014 de Sylvain Dittière (Porte Saint Jean), profond et complexe. Reynaud Héaulé continuera toujours à nous étonner  car oui, on peut faire des très grands vins dans l’Orléanais comme en témoignent ses cuvées Terre de Silice, un (grand!) blanc à base de Pinot Gris, Chardonnay, Sauvignon Romorantin et Menu Pineau et son rouge « Rive Droite », un Pinot Noir Pinot Meunier délicat, complexe et long. Les vins d’Hervé Souhaut sont sans surprise: fins, élégants, gourmands, longs en bouche… Bref, tout simplement grands. Côté Frioul,  Paolo Vodopivec vinifie le cépage Vitovska en amphores avec une macération… de superbes vins de gastronomie, purs et salins…

A l’heure où nous écrivons ces lignes, la fête continue avec Les salons Demeter et la Levée de la Loire, mais l’équipe de Mi-Fugue a déclaré forfait et a dû rentrer à Paname avec des envies et des idées plein la tête…

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