Richard Leroy: les millésimes 2011 et 2012 en avant-première

Mi-Fugue n’a pas pu résister à une dernière randonnée dans le vignoble angevin – à Rablay sur Layon – avant les embouteillages (!)  de Noël… et finir l’année par une visite chez Richard Leroy nous permet de clore l’année en beauté. Ceux qui connaissent Richard vous le diront: le personnage ressemble étonnamment  au héros éponyme de la bande dessinée « Les Ignorants » d’Etienne Davodeau: un vigneron d’une humilité, d’une hospitalité et d’une générosité qui donnent envie de le connaître….et de revenir.

Malgré le succès de la BD, Richard garde la tête froide. Il garde un souvenir ému de sa collaboration avec Etienne, même s’il regrette parfois les coups de fil incessants de lecteurs lui demandant du vin… car aujourd’hui on s’arrache les vins du domaine aux quatre coins du monde, et pour une fois cette frénésie n’est pas un effet de mode: les vins sont tout simplement sublimes, et pour Mi-Fugue nous les plaçons au panthéon des quatre plus grands blancs de France.

Les élevages étant assez longs (de l’ordre de 18 mois pour les deux cuvées « classiques » et 30 mois pour la cuvée sans sulfites ajoutés), la dégustation est passionnante: on peut goûter en ce moment 3 millésimes à des stades différents: 2010, 2011 et 2012.

Les fûts du  millésime 2010 contiennent du « Noëls de Montbenault », et plus précisément la cuvée sans soufre, son arlésienne élevée une année supplémentaire pour être sûr que le vin soit stable lors de la mise en bouteilles. Le vin garde la même tension et salinité que la magnifique cuvée déjà commercialisée (qui a reçu 1g de SO2 par hectolitre, tant dire rien!): on a hâte d’être au printemps 2013!

Les 2011 seront mis en bouteilles en même temps que le 2010 sans soufre, en avril 2013. Il faudra donc patienter encore quelques mois! En termes d’arômes,  ce millésime est proche du 2010, avec une finesse, un équilibre et une salinité sidérants. Les Rouliers et les Noëls de Montbenault possèdent un équilibre souverain avec moins d’alcool (13.5% pour Les Noëls de Montbenault) et autant de fraîcheur que 2010.

Bref, nous savons déjà que les 2011 atteindront les mêmes sommets que les 2010…

La dégustation des 2012 est un exercice plus difficile: les fermentations (alcoolique et malo-lactique) n’étant pas terminées, il reste du sucre et le vin présente un aspect trouble, rappelant quelque part le limoncello ou le « vin bourru » (aspect dû aux levures en suspension qui font leur travail de transformation du sucre en alcool).

Avec l’habitude (et l’aide du vigneron!) on arrive quand même à déceler les grandes lignes du millésime. Et là nous avons une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne: le vin sera superbe. La mauvaise: les quantités seront misérables!… Richard a obtenu des rendements de 15 hectolitres par hectare (au lieu de 22-25), soit 55% de la production habituelle. Faites le calcul: sur 2.7 hectares vous  obtiendrez dans le meilleur des cas (si aucune barrique n’est « recalée ») 4500 bouteilles… Mais rassurez-vous: Mi-Fugue Mi-Raisin  ira pleurer auprès de Richard Leroy pour obtenir quelques bouteilles.

Ah! la douceur angevine….

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