Avant toute considération œnologique, l’équipe de Mi-Fugue Mi-Raisin vous souhaite une très belle année 2013, treize heureuse et treize arrosée (pour reprendre l’expression d’un ami vigneron). En tout cas nous souhaitons à nos vignerons une année moins arrosée dans les vignes… et à nos lecteurs une année bien arrosée dans les verres, avec de belles découvertes bachiques.
De notre côté l’année commence plutôt bien. Après quelques dizaines de kilomètres parcourus fin 2012 entre le stock, les étagères et le comptoir pour servir les clients assoiffés, nous avons commencé l’année en beauté en ressortant de notre cave « perso » une bouteille de « Soif du Mal » 2011 du domaine Les Foulards Rouges dans le Roussillon, un vin magistralement vinifié par Jean-François Nicq.
Le choix de la première bouteille de l’année est treize importante (bon, j’arrête) car elle donne le « la » pour l’année, chose normale pour un caviste-disquaire. Imaginez-vous dans une salle de concert. Vous attendiez depuis plusieurs mois la tournée d’un grand pianiste dans votre ville. Le voici, et il joue la 32ème sonate pour piano (l’opus 111) de Beethoven, une des plus grandes pages de piano de tous les temps. S’il commence par une fausse note (ou un « pain » dans le langage des musiciens), votre concert est fichu. Vous rentrez chez vous d’humeur massacrante et vous allez directement vous coucher.
Pour le vin, c’est la même chose. Pour être sûrs d’éviter la fausse note, nous avons choisi la cuvée « La Soif du Mal » 2011 de Jean-François, à base de syrah (70%) et de grenache. Le vin était tout simplement éblouissant, avec des notes kirschées et épicées. Ce nectar nous rappelle ceux d’Eric Pfifferling (l’Anglore, à Tavel). Outre le fait que Jean-François et Eric se connaissent fort bien et élaborent une cuvée en commun (l’Anglore aux Foulards Rouges) l’association de ces deux noms est due à une caractéristique commune: les vins possèdent une complexité rare et une incroyable « buvabilité » (néologisme que les habitués du pinard pardonneront!). Les dégustateurs vous le diront: on obtient souvent l’un aux dépens de l’autre… mais pas chez eux!
Tout comme les vins d’Eric Pfifferling, ceux de Jean-François méritent quelques mois de patience pour passer d’un breuvage délicieux à un vin sublime. La difficulté consiste à créer ce décalage. Si la patience n’est pas votre point fort (et ne fait pas partie de vos nouvelles résolutions), en attendant le prochain arrivage des vins du domaine en mai, il nous reste quelques bouteilles de son primeur « Octobre »…
Pour info, ton lien de chez moi fonctionne très bien, Serge!
A très vite!
Emmanuel